Croyances limitantes : comment reprogrammer notre cerveau pour performer ?

Entre les courants de développement personnel et les réalités scientifiques pas facile de comprendre les enjeux autour de nos barrières psychologiques. Alors, qu’en est-il vraiment des croyances limitantes ? Peut-on reprogrammer notre cerveau pour nous aider à mieux performer ?

Croyances limitantes : de quoi parle-t-on ?

Les croyances sont comme des filtres qui sont logés dans notre inconscient et qui influencent nos comportements.

Les croyances sont un socle racine constitutif de notre identité. Elles peuvent être limitantes ou aidantes. Certaines croyances peuvent être aidantes et même énergisantes. Par exemple, on peut penser que les sportifs ont de belles valeurs (mérite, entraide, fair-play) . Mais d’autres sont au contraire limitantes et peuvent être des freins. 

Elles sont issues de nos expériences de vie, de notre famille, de notre culture, de notre religion, de notre héritage historico socio culturelle, de notre genre…

Cela signifie qu’il y a des croyances individuelles et collectives.  Par exemple, concernant les croyances collectives, on pense souvent que le sportif est une personne toujours motivée, qui contrôle totalement ses émotions et qui est dans la recherche perpétuelle de performance. Du côté des croyances individuelles, chacun peut se dire qu’il n’est pas capable de courir vite, ou de courir un marathon.

Il est important de comprendre que tous les individus ont des croyances limitantes. Celles-ci ne sont rien d’autre qu’une construction mentale.

Croyances limitantes et développement personnel

Avec l’essor d’internet et des réseaux sociaux, le concept de croyances limitantes s’est trouvé étroitement lié avec le développement personnel. On voit pulluler sur la toile des conseils de pseudo-professionnels qui vous incitent à vous débarrasser de vos croyances limitantes à leurs côtés. Vaste programme.

Que ce soit clair, il n’y a pas de recette miracle, car les croyances limitantes sont généralement très ancrées chez l’individu, et peu conscientisées. 

Ainsi, les exercices de coaching que je vois pulluler sur internet pour démonter une croyance qui relève d’une expérience parfois traumatique (non identifiée) en 5 minutes, pour ensuite se dire “c’est bon, j’ai démontré à mon cerveau que j’avais tort d’avoir cette croyance au début !” , ça ne fonctionne quasiment JAMAIS.

Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas changer une croyance limitante, même très très ancrée. Il faut comprendre qu’une croyance est reliée à un circuit d’autres croyances, comme un réseau de neurones. Ce réseau est lui-même lié à des héritages ou à des expériences de vie, qui sont eux-mêmes reliés à une structure émotionnelle et des mémoires corporelles et cellulaires. Tout est interdépendant.

Derrières les croyances limitantes : le plein potentiel !

Le plein potentiel, c’est l’idée d’être au maximum de nos capacités. En plein flow et alignement dans nos performances, libéré de tout ce qui pourrait nous entraver…

Néanmoins, le plein potentiel n’est pas fixe, c’est une jauge qui évolue. En effet, si vous pratiquez un sport, vous avez probablement déjà remarqué que vos performances peuvent varier beaucoup d’une journée à l’autre. Parfois, tout peut vous sembler facile et vous sentez probablement que vous pourriez accomplir n’importe quoi. À d’autres moments, il vous arrive peut-être de vous sentir comme un.e véritable débutant.e. 

À écouter >> Perte de motivation, lassitude : comment y faire face ?

Nous avons tous des limites en fonction des uns et des autres (cognitives, intellectuelles, émotionnelles, d’apprentissage). Mais la plupart du temps nous nous arrêtons très loin avant d'avoir atteint ces limites. On le voit bien dans des épreuves sportives extrêmes où certains participants, même à bout physiquement, blessés, terminent l’épreuve grace à “leur mental”. On dit d’ailleurs “mon mental a pris le dessus” !

Concrètement, quand on regarde des performances comme celle de Philippe Croizon, un homme amputé des 4 membres qui a traversé la Manche à la nage alors que de nombreux professionnels de santé lui avaient dit “ce ne sera pas possible”... on voit bien la puissance des croyances et de la volonté. 

Peut-on lutter contre les croyances limitantes ?

Il est possible de lutter contre les croyances limitantes. Certaines seront plus ancrées que d’autres, certaines plus sensibles et difficiles à déceler… Mais on peut entamer un processus pour lutter contre.

Le changement est instantané, c’est la résistance au changement qui prend du temps : cela signifie que si des résistances persistent, il y a probablement d’autres croyances liées qui nous empêchent de la remplacer, ou car nous ne savons pas quoi mettre à la place et donc notre inconscient bloque ce processus.

Mais heureusement on peut agir déjà à identifier les croyances et à commencer à instiller du doute. Pour cela, il existe un exercice avec quelques étapes. Cela ne sera surement pas suffisant pour démonter une croyance à un niveau identitaire - je suis nulle, je ne réussis rien, je ne mérite pas… - mais peut aider à conscientiser des pistes intéressantes à venir explorer en séance par exemple par la suite !

Les étapes pour identifier et lutter contre les croyances limitantes

1. Notez toutes les phrases qu’on vous a répétées pendant l’enfance, ou les dictons qui vous reviennent en tête, ou ce que vous croyez. Si vous peinez à faire le tri, vous pouvez vous demander sur quoi vous voulez vous concentrer et travailler. Choisissez un thème ! Argent, Amour, Famille, Travail, Réussite, Bonheur, Sport, Santé… et demandez vous “Qu’est ce qu’on m’a dit ? qu’est ce que je crois sur X?”

2. Demandez vous : À quoi cela me renvoie ? un événement particulier ? Par exemple, parfois nos parents ne nous disent pas quelque chose, mais on intègre une croyance en raison de leurs comportements, ce qui peut donner des injonctions paradoxales. Par exemple si j’ai grandi avec des parents qui me disaient “fais un métier qui te plait, c’est important, je veux que tu sois heureuse”, mais qu’en même temps je les voyais se tuer à la tache au travail, galérer. 

3. Identifiez comment cela vous fait sentir. Quelle est l’émotion, qu’est-ce que vous vous dites ? Comment c’est dans votre corps ?

4. Identifiez  ce que vous souhaitez à la place comme croyance. Par exemple, je peux vivre de mon activité pleinement et avec plaisir sans me tuer à la tache. Ou encore je peux progresser facilement et naturellement en sport si j’y mets la discipline et les actions nécessaires.

5. Cherchez des contre exemples. Il s’agit de chercher des exemples réels et concrets de la croyance de remplacement que je souhaite.

Croyances limitantes : comment reprogrammer notre cerveau pour performer ?

 

Précédent
Précédent

Syndrome de l’imposteur : en finir avec cette croyance !

Suivant
Suivant

Le sucre est-il l’ami ou l’ennemi du coureur d’endurance ?