Légitimité et course à pied : qui est coureur ?

L’action de courir est accessible à tous. Pourtant, le qualificatif de « coureur » semble selon certains réservé à une catégorie très précise. Alors, qui est coureur ? Zoom sur la légitimité en course à pied !

Légitimité coureurs

Légitimité et course à pied : courir et être coureur 

Cela peut à première vue paraitre absurde, mais la question est régulièrement mise sur le devant de la scène. Qui est coureur ? Très logiquement, nous sommes instinctivement tentés de répondre qu’est coureur toute personne qui court. Mais c’est bien plus compliqué.

 Au quotidien, on constate aisément que le statut de coureur ne s’atteint pas simplement en chaussant ses baskets et en s’élançant pour un run. D’abord, l’existence-même de l’expression « coureur du dimanche » est assez parlante. On comprend qu’il n’y a pas un coureur mais des coureurs, qui vont se classer en fonction de leur niveau.

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 On trouvera le coureur du dimanche, le coureur occasionnel, le coureur tout court ou encore le gros coureur, ou vrai coureur. La précision semble parfois indispensable lors d’une discussion même banale. Le simple fait de courir ne fait donc plus de nous des coureurs. Il faut se situer parmi ces qualificatifs supplémentaires. Cela se fera notamment par le niveau de performance et la récurrence des sorties.

 Mais sans même entrer dans un dialogue, la perception des individus va les amener instinctivement, presque sans s’en rendre compte, à catégoriser les pratiquants rien qu’en les regardant. Tenue, technique de course, vitesse, morphologie ou encore équipements tels que la montre connectée… Tous ces éléments vont être pris en compte pour faire entrer chaque coureur, comprenez chaque personne en train de courir, dans une sous-catégorie.

L’essor des réseaux sociaux et la quête de légitimité du coureur

La catégorisation des coureurs en fonction de plusieurs critères de niveau n’est pas en elle-même néfaste. Il n’y a rien de mal à distinguer le débutant du professionnel, ni le passionné du coureur occasionnel. L’écueil n’est pas là.

 Pour constater les dérives et comprendre ces enjeux de légitimité, il faut se tourner vers les réseaux sociaux. Instagram, Facebook, TikTok mais aussi Strava se sont parfois transformés en véritables arènes de lutte pour la légitimité.

 Les premières victimes de cette quête de légitimité sont les influenceuses running. Ces dernières se sont fait connaitre sur les réseaux sociaux par l’intermédiaire de leurs pratiques de la course à pied. En partageant leur quotidien, leurs photos running, elles ont créé des communautés autour d’elles. Avec des dizaines de milliers d’abonnés, elles ont ainsi attiré les partenaires, sponsors, équipementiers etc… Logique à première vue puisqu’elles bénéficient d’une grande visibilité, non ? Pas si simple… Dans un monde où les athlètes professionnels peinent à trouver des partenaires, les collaborations de ces influenceuses sont apparues auprès de certains comme des injustices.

légitimité course

 Et comme souvent sur les réseaux, pas de place pour la demi-mesure ! Insultes, dénigrement, dévalorisation… C’est une pluie de négativité qui s’est abattue sur ces femmes. En cause ? Des chronos trop faibles, une pratique trop amatrice. En résumé, un manque de légitimité pour parler de course à pied et pour bénéficier d’une telle visibilité.

 Ces dérapages, mis en lumière et dénoncés par certains médias, mettent en évidence une sorte de scission au sein de la communauté des coureurs. Certains estiment que pour parler course à pied, il faut bénéficier d’une certaine légitimité qui s’obtient par la réalisation de performances qu’ils considèrent admirables. Problème : où placer la barre ? Pourquoi serait-ce à Jean-Michel Coureur de déterminer qui peut parler course à pied et qui doit se taire et rester dans l’ombre ? Le débat est encore ouvert.

Je cours, donc je suis coureur

En réalité, cette quête de légitimité ne concerne qu’une minorité de coureurs. Malheureusement comme souvent, ces quelques aficionados de la performance comme facteur de droit à la parole font grand bruit.

 Pour autant, le Petit Robert donne une définition du coureur bien large. Le coureur est « une personne qui court ». Simple, efficace.

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 Dans les faits, le statut de coureur doit impérativement être décorrélé de toute considération de performance ou même de volume d’entrainement. Vous partez courir ? Vous êtes coureur. Vous mettez 6h à faire un marathon ? Vous êtes coureur. Vous courez de temps en temps quand l’envie vous prend ? Vous êtes coureur.

 Gardons en tête que nous sommes tous le « nul » de quelqu’un. Rien ne sert de dévaloriser autrui pour se mettre en avant. D’autant plus que les connaissances et donc la légitimité à parler de course à pied ne sont pas intrinsèquement liées aux performances. La curiosité, la capacité à se remettre en question et la soif de connaissances rendront toujours un coureur plus légitime à parler de course à pied que le verdict populaire. Alors chers coureurs, courons.

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