Courir quand on est en surpoids : bonne ou mauvaise idée ?
« Tu devrais plutôt faire de la natation… la course, c’est mauvais pour les articulations quand on est en surpoids. » Si vous avez déjà entendu cette phrase, respirez un bon coup. Puis lisez attentivement ce qui suit. Parce que non, courir en ayant quelques kilos en trop n’est pas une folie pour le corps. C’est même, bien souvent, une excellente idée — à condition de s’y prendre intelligemment.
En compagnie de Major Mouvement, kiné passionné, on casse les idées reçues autour du surpoids et de la course à pied !
Crédit : Chlo.qdv
Courir, un sport ultra accessible — surtout quand on veut passer incognito
L’un des principaux freins à la pratique sportive chez les personnes en surpoids, c’est souvent le regard des autres. Allez faire du sport en salle, en piscine ou en club, et vous êtes potentiellement sous les projecteurs. La course à pied, elle, a ce super pouvoir : on peut la pratiquer seul, où on veut, quand on veut, sans spectateurs. « Tu mets tes baskets, tu es en bas de chez toi, tu vas courir. Tu peux aller où personne ne va te voir. »
Un vrai levier pour se réconcilier avec son corps et retrouver une activité physique régulière.
Ce que la science dit du “choc articulaire” : non, ce n’est pas le diable
L’argument qui revient toujours : « Le poids, ça use les articulations ! » Certes, plus de poids = plus de charge sur les genoux. Mais la vérité, c’est que nos os et nos articulations aiment le stress mécanique… en juste quantité. « Ce qu’on veut, c’est littéralement mettre du choc sur les articulations. C’est ce qui les rend plus fortes. »
Le stress mécanique, dosé avec soin, stimule l’adaptation des tissus. C’est même la base de la santé ostéo-articulaire. À l’inverse, l’absence de contrainte — typique de la sédentarité — est un poison silencieux.
Les plus gros problèmes articulaires ? Ce ne sont pas les coureurs en surpoids… mais les astronautes.
C’est l’anecdote qui en dit long : les astronautes, privés de gravité dans l’espace, doivent s’entraîner jusqu’à trois heures par jour pour compenser l’absence de charge sur leurs os et muscles. « Si tu ne mets pas de pression sur tes tissus, tu finis comme papi ou mamie à 90 ans qui n’arrive plus à se lever de son lit. »
Moralité ? Ce n’est pas le poids qui abîme les articulations, c’est l’inaction. Et ça, que l’on fasse 60 ou 100 kg.
La clef de voûte : la progressivité
Le vrai danger, ce n’est pas de courir avec des kilos en trop. C’est de courir trop vite, trop fort, trop souvent sans y être préparé. « La progressivité, c’est la clef. »
Commencer par de la marche active, alterner marche et course, raccourcir ses sorties, se concentrer sur la récupération : autant d’outils pour laisser le temps au corps de s’adapter. Et éviter que les tissus ne se rebellent.
Le muscle : l’arme secrète anti-douleurs et pro-santé
Ce que veut vraiment votre corps, c’est du muscle. Car c’est l’usine de traitement des déchets, de régulation de l’énergie et de stabilisation articulaire. Et pour construire du muscle ? Il faut de la contrainte mécanique. C’est-à-dire… bouger. « On ne crée pas de muscle en restant assis sur son canapé. »
Et courir, même lentement, même peu, reste l’un des meilleurs moyens d’y parvenir, surtout si on n’a pas accès à une salle de sport.
En résumé : vous avez le droit (et même le devoir) de courir
Si vous êtes en surpoids et que vous aimez l’idée de courir, n’écoutez pas ceux qui vous disent que ce n’est pas pour vous. Ce qui compte, c’est :
D’y aller progressivement,
De vous entourer si besoin (kiné, coach, préparateur physique),
Et surtout, de ne pas vous autocensurer.
Courir, ce n’est pas se faire violence. C’est se reconnecter à son corps, le stimuler avec justesse, et l’inviter à redevenir plus fort. Pas pour faire un marathon. Juste pour se sentir vivant. « Le plus dur, ce sera juste de dire : “OK, j’ai envie de me lancer… mais pour ça, j’ai besoin d’un coup de main.” »
« Tu devrais plutôt faire de la natation… la course, c’est mauvais pour les articulations quand on est en surpoids. » Si vous avez déjà entendu cette phrase, respirez un bon coup. Puis lisez attentivement ce qui suit. Parce que non, courir en ayant quelques kilos en trop n’est pas une folie pour le corps. C’est même, bien souvent, une excellente idée — à condition de s’y prendre intelligemment.