Running & Articulations : les erreurs qui t’usent (et comment les éviter) ?

Ah, la fameuse phrase entendue à chaque repas de famille : « Tu cours ? Fais gaffe, tu vas finir avec les genoux en compote ! » Alors, mythe ou réalité ? Dans cette Capsule du kiné, on démonte les idées reçues avec Major Mouvement, kiné passionné !

Spoiler alert : vos articulations vous diront merci… si vous courez intelligemment.

Crédit : Chlo.qdv

La vraie question : courir ou ne pas courir ?

Quand on compare les genoux de ceux qui courent à ceux qui ne courent pas… il n’y a pas photo. Les coureurs ont, en moyenne, des articulations, des cœurs et des dos en meilleure santé. Oui, même les genoux. « Ce qui bousille les articulations, c’est la vie, tout simplement » explique Major Mouvement,

Ce qui fait mal ? Ce n’est pas la course en soi, mais plutôt l’absence de mouvement… ou l’excès de mouvement mal dosé. En gros, ni canapé à outrance, ni marathon sur un coup de tête.

Le vrai mot-clé : progressivité

Greg, alias Major Mouvement, martèle cette vérité essentielle : la progressivité, c’est la base. Ce n’est pas votre genou qui se venge d’une vie de footing, c’est souvent votre ego qui vous pousse à en faire trop, trop vite, trop fort. « Le corps n’aime ni le vide, ni l’excès. Il aime le juste milieu. »

Changer de terrain, de chaussures, augmenter subitement sa charge d’entraînement : voilà les vraies causes des douleurs, pas la course à pied en soi.

Syndrome rotulien, essuie-glace & co : que faire quand ça pique ?

Les douleurs de genou (type syndrome fémoro-patellaire ou syndrome de l’essuie-glace) sont les stars des blessures de coureurs. Et pourtant, même les diagnostics sont parfois flous. « On ne sait pas toujours ce qui fait mal, mais on sait ce qui fait du bien. »

Le kiné rappelle qu’au lieu de chercher la cause parfaite, il vaut mieux se concentrer sur la réduction des facteurs de risque : mobilité de la cheville, de la hanche, fatigue, stress, diète, sommeil… tout compte.

Et quand ça fait mal ? On ajuste les curseurs : diminuer un peu la longueur de foulée, réduire le volume, varier l’intensité. Bref, on dose. Comme une bonne recette de crêpes.

Ne pas courir à cause d’une douleur ? Mauvais calcul

Beaucoup pensent qu’un genou douloureux est synonyme d’arrêt de sport. Mauvaise pioche. Ce raisonnement enferme dans une identité de blessé chronique. « On ne saute pas de la première à la trentième marche. On monte marche par marche. »

Le kiné propose une autre voie : décomposer l’effort, revenir à des objectifs progressifs, comme on apprendrait à casser des œufs avant de faire un mille-feuille à la rhubarbe.

Crédit : Jérôme Auger

Et le surpoids dans tout ça ?

Souvent, on déconseille la course aux personnes en surpoids. Mais Greg n’est pas de cet avis : « Je n’interdirais jamais la course à une personne en surpoids. Je l’encouragerais même. »

Pourquoi ? Parce que la course à pied est l’un des sports les plus accessibles et qu’elle permet de retrouver de la force musculaire, indispensable pour la santé des articulations. À condition, toujours, de progresser étape par étape.

Et puis, tenez-vous bien : les personnes ayant le plus de problèmes articulaires au monde, ce sont… les astronautes. Oui, ceux qui flottent sans gravité. Parce que sans contraintes mécaniques, les os et les muscles se fragilisent.

En résumé : ce n’est pas la course, c’est comment vous courez

Pas besoin de fuir les sentiers battus par peur d’user vos articulations. Il faut juste :

  • Écouter son corps (vraiment),

  • Adapter son entraînement (pas copier celui du voisin),

  • Et accepter de progresser doucement mais sûrement.

Vous avez mal ? Cherchez l’équilibre, pas l’arrêt. Vous débutez ? Enfilez vos baskets. Vous êtes en surpoids ? Courir reste une excellente idée (et un bon point de départ).

Bref, ce n’est pas la course à pied qu’il faut accuser. C’est le manque de nuances dans notre approche du mouvement. Et ça, heureusement, ça se soigne.

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