Rémi Bonnet nous dévoile son insolente VO2 Max
Nous avons eu la chance de rencontrer Rémi Bonnet en toute intimité, lors de son passage à Paris. Un moment rare avec un athlète qui se livre peu, où il nous a parlé sans filtre de son parcours, de ses projets et de ses ambitions pour le futur.
Cet interview exclusive est à retrouver dès lundi 5 mai sur le podcast Dans la Tête d’un Coureur nos plateformes.
Un moteur taillé pour l’altitude (et la haute performance)
Lors d'un récent test, Rémi a enregistré un score de VO2 Max flirtant avec les 92 ml/min/kg. Pour donner un point de comparaison : c’est un niveau atteignable par moins de 0,01% des humains. Le commun des mortels plafonne entre 35 et 50, un très bon marathonien autour de 70. Quant à Kilian Jornet, la légende à laquelle on compare souvent Rémi, il oscille autour de 90.
L'air rare de la Gruyère semble donc avoir boosté plus que ses mollets. Sans en faire tout un plat, Rémi lui-même avoue que ce chiffre est à prendre avec des pincettes selon les conditions de test, mais qu'il est toujours agréable à annoncer.
Un phénomène construit, pas (seulement) né
Si cette VO2 Max semble héritée de la loterie génétique, elle est surtout le fruit d'années de travail acharné. Volume massif toute l'année, enchaînement de saisons de ski-alpinisme et de trail, gestion intelligente des périodes de charge et de récupération… Sa recette est tout sauf magique.
Après la VO2 Max, le secret d'un entraînement plaisir
Rémi s'appuie avant tout sur une philosophie simple : toujours garder la notion de plaisir, même quand les entraînements deviennent difficiles. Si l'entraînement devient un fardeau, il n'y a aucune chance de performer.
Pour cultiver cette longévité, il veille à maintenir une grande adaptabilité dans ses cycles d'entraînement. Il ajuste ses séances en fonction de la météo et de son ressenti, convaincu qu'une préparation dictée uniquement par des chiffres est vouée à l'échec.
Pourquoi cette VO2 Max est-elle si impressionnante ?
La VO2 Max, c'est un peu l'équivalent d'une cylindrée pour un moteur : plus elle est élevée, plus le corps est capable de consommer de l'oxygène et donc de produire de l'effort intense pendant longtemps. Un monstre à 92 peut soutenir des intensités vertigineuses sans exploser tout en gardant un rythme cardiaque ultra stable.
Un environnement quotidien qui pousse à l'exploit
Derrière ce chiffre se cache également un volume d'entraînement hors normes : plus de 500 000 mètres de dénivelé positif par an. Il faut dire que dès qu'il sort de chez lui, ça grimpe. Son environnement quotidien est devenu son meilleur terrain d'entraînement.
Et ce n’est pas tout : son approche mêle sports portés et course à pied, optimisant à la fois endurance, puissance et récupération. Une méthode qui porte ses fruits, saison après saison.
Volume, dénivelé et polyvalence : l'art du surentraînement maîtrisé
Rémi sait aussi déconnecter au bon moment : un coup de frein après les grands objectifs, quelques jours de repos assumés, loin de l'image de l'athlète qui "s’affûte" toute l'année.
Vers de nouveaux sommets ?
Avec une telle capacité physiologique, on pourrait croire Rémi sur le toit du monde. Mais loin de se reposer sur ses lauriers, il annonce déjà son objectif de la saison : une troisième victoire sur la Golden Trail Series.
Pour lui, l'essentiel reste de continuer à progresser, sans se comparer aux autres, mais uniquement en cherchant à atteindre son propre sommet. L'humilité est restée là, même au sommet du classement mondial.
En attendant, rendez-vous lundi 5 mai pour plonger dans les coulisses de ce moteur démesuré, dans l'épisode "Rémi Bonnet : la pression d’un prodige, l’obsession de rester au sommet"
Prévoyez une bonne respiration… vous allez en avoir besoin rien qu'à l'écouter !
92. Non, ce n’est pas un nouveau code pour déverrouiller votre montre GPS. C’est tout simplement la VO2 Max de Rémi Bonnet, le prodige suisse du trail et du ski-alpinisme. Un chiffre tout simplement vertigineux, capable de faire à la fois rêver et hausser les sourcils !