Blessures, fatigue… Et si tout partait de nos émotions ?
Dans cet épisode Replay, nous avons reçu Major Mouvement — kiné passionné et auteur du Grand guide pour soigner vos douleurs (éditions Marabout). Ensemble, on a exploré un sujet aussi fascinant que déroutant : le lien entre émotions et douleur. Car si on a longtemps cru que le corps et l’esprit marchaient chacun de leur côté, les neurosciences modernes sont venues bousculer cette vision un brin poussiéreuse. Et si notre ressenti physique, nos blessures et notre fatigue étaient aussi le fruit de nos états intérieurs ?
Spoiler : oui, et c’est même plus complexe (et passionnant) qu’on ne l’imagine.
Placebo, sourires et insultes : quand l’ambiance soigne
Des études ont montré qu’un simple sourire dans une salle d’attente pouvait améliorer l’efficacité d’un traitement. Et inversement, une atmosphère hostile peut en diminuer les effets.
Bluffant ? Pas tant que ça. C’est le fameux effet placebo — ou plutôt le pouvoir de notre cerveau sur notre perception.
Même pendant l’effort, les émotions influencent la douleur. Par exemple, sourire pendant une séance difficile abaisse la perception de la souffrance. Un conseil d’entraîneur à méditer : « Arrête de faire la tête et souris pendant ton fractionné ! »
Et si ça ne suffit pas, vous pouvez toujours lâcher un bon vieux juron : une étude a montré que crier des insultes pendant qu’on souffre atténue la souffrance. À essayer avec modération !
Une douleur « dans la tête »… mais bien réelle
Dire qu’une douleur est « psychologique » est souvent mal interprété. Pourtant, ce n’est pas un jugement, encore moins une moquerie. C’est une réalité biologique. Le stress, l’anxiété, les tensions émotionnelles créent des réactions physiques : muscles tendus, rythme cardiaque accéléré, troubles digestifs. Rien d’imaginaire ici. « Si un tigre entre dans cette pièce, on ne va pas rester assis tranquillement. On va stresser, notre cœur va battre, nos muscles vont se tendre. Ce n’est pas dans la tête, c’est dans le corps. » explique Major Mouvement.
Même une fois la cause disparue, la douleur peut persister. C’est ce qu’on appelle la douleur chronique. Le cerveau, ayant « appris » la douleur, continue à l’envoyer comme un message d’alerte… même quand tout va bien dans les tissus.
Courir blessé ou blessé de courir ?
Chez les ultra-traileurs, la résistance à la douleur est souvent impressionnante. Est-ce le trail qui les rend plus tolérants, ou vont-ils vers cette discipline justement parce qu’ils ressentent moins la douleur ? L’éternel débat de l’œuf ou la poule.
Le danger ? Sous-estimer une blessure au nom de la passion. Pour Major Mouvement, il ne s’agit pas d’interdire, mais d’accompagner : « Ces gens-là, je ne les change pas. Je suis là pour réparer les pots cassés… en espérant qu’ils ne soient pas trop cassés. »
L’ombre de la douleur passée
Autre phénomène courant : la douleur fantôme ou mémoire de la douleur. Un coureur blessé depuis longtemps peut continuer à ressentir des douleurs après guérison, simplement parce que son cerveau a intégré cette souffrance comme une alerte systématique.
C’est frustrant, c’est piégeux… mais c’est fréquent !
En conclusion : émotions, douleur, mental… Ouvrons le dialogue
Si l’on parle peu de nos émotions dans le sport, c’est peut-être parce que l’on craint qu’elles soient vues comme des faiblesses. Pourtant, les ignorer peut mener à l’épuisement, à la blessure… et à la frustration.
Alors, si vous traversez une période compliquée, rappelez-vous : votre douleur est réelle, même si elle ne se voit pas à la radio. Et avoir du courage, ce n’est pas ne pas avoir peur, c’est y aller quand même, malgré la peur.
Dans cet épisode Replay, nous avons reçu Major Mouvement — kiné passionné. Ensemble, on a exploré un sujet aussi fascinant que déroutant : le lien entre émotions et douleur. Et si notre ressenti physique, nos blessures et notre fatigue étaient aussi le fruit de nos états intérieurs ?