Du trail à l’Ironman : comment varier les sports m’a fait progresser (Par Alix noblat)

Quand on pense « progression en course à pied », on imagine souvent des séances de côtes, de fractionné, de longues sorties, voire des stages en altitude. Mais dans le cas d’Alix Noblat, traileuse passionnée, c’est une autre approche qui a changé la donne : le triathlon. Et plus particulièrement, sa préparation à l’Ironman, qui l’a amenée à jongler entre natation, vélo et course à pied.

Crédit : Antho.dx

La routine du trail ? Un moteur… qui s’essouffle

Avant de tomber dans la marmite du triathlon, Alix est avant tout une ultra-traileuse. Des courses de 100 kilomètres ? Elle connaît. L’introspection, les longues heures d’effort, les ravitos sous la pluie en montagne, tout ça fait partie de son ADN de coureuse. Sauf que, comme beaucoup, elle finit par tourner un peu en rond. « J’avais une certaine routine en course à pied qui commençait à me lasser. Je me levais le matin, je savais ce qui m’attendait… et je n’étais plus autant stimulée. »

Alors, elle tente un nouveau défi : un 70.3. Le triathlon moyen format du circuit Ironman. Et là, déclic.

Un jour, une discipline : le plaisir retrouvé

En s’engageant dans la préparation d’un triathlon, Alix découvre un principe simple mais terriblement efficace : la variété. « Chaque jour, je me réveillais et j’avais un sport différent à pratiquer. Ça m’a remise dans une dynamique super positive. J’ai adoré cette diversité. »

Les bienfaits sont multiples :

  • Moins de fatigue liée aux impacts de la course à pied.

  • Une meilleure récupération grâce à la natation.

  • Du renforcement musculaire via le vélo.

  • Et surtout… l’envie de s’entraîner, chaque matin.

« Si je ne me sentais pas très bien un jour, j’allais nager. En natation, tu ne sens pas le poids de ton corps, c’est apaisant. Un autre jour, j’avais mal aux jambes ? Je faisais du home trainer. »

Crédit : @ygiffe // @juuullliioooo

Le vélo : un accélérateur de performance inattendu

Alix le reconnaît : elle n’a jamais été très rapide à plat. En trail, elle privilégiait le dénivelé, la technicité, l’endurance. Et puis est venu le vélo. Et avec lui… le fractionné. « Je suis tombée en amour du fractionné à vélo. Ça m’a aidée à améliorer mon souffle, ma gestion de l’effort. Et surtout, j’ai progressé… même en course à pied ! 

Car en travaillant l’intensité sans les impacts, elle développe son système cardio-vasculaire sans risquer de blessure.

Résultat : elle améliore ses chronos en trail, sans pour autant s’infliger des semaines à 15h dans les montagnes.

L’effet croisé : moins de course à pied, plus d’efficacité

Ce qu’Alix découvre, c’est que le fameux « cross training » n’est pas un gadget pour les jours de pluie. C’est une stratégie de progression à part entière. « J’ai progressé en trail… en courant moins. Et c’est contre-intuitif. Mais ma préparation Ironman m’a rendue plus forte, plus complète, plus en forme. »

Elle note des gains en endurance, en économie de course, en gestion mentale. Sans parler de la récupération, bien meilleure qu’à l’époque où elle enchaînait les sorties longues en montagne.

Crédit : @juuullliioooo

Et maintenant ? Garder le meilleur des deux mondes

L’Ironman est passé, mais Alix ne compte pas ranger son vélo au garage. « C’est une certitude : je vais garder la diversité dans mon entraînement. C’est ce qui me permet de progresser sans me blesser, sans me lasser. Et surtout, en me faisant plaisir. »

Elle le dit avec humour : elle a un peu perdu en technicité de descente, mais elle compte bien la retrouver. Ce qu’elle ne veut pas perdre, en revanche, c’est le plaisir d’alterner les disciplines, d’écouter ses sensations, et de construire sa progression sur l’intelligence… plus que sur l’accumulation.

Ce qu’on retient ?

Courir, c’est bien. Varier, c’est mieux. Et parfois, pour devenir un meilleur coureur … il faut poser les baskets. Et enfourcher un vélo.



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