Amandine Petit : après Miss France … courir pour soi, pas pour les autres
Des projecteurs de Miss France aux rues de New York, il n’y a qu’un pas… ou plutôt 42,195 kilomètres. Amandine Petit, Miss France 2021, n’avait rien d’une marathonienne au départ. Et pourtant, en moins d’un an, elle enchaîne deux marathons – New York puis Paris – avec une détermination qui n’a rien à envier aux athlètes les plus aguerris.
Dans cet épisode, elle raconte avec sincérité comment la course à pied est devenue son refuge, son exutoire, son défi personnel. Une façon, enfin, de faire tomber les apparences et de se prouver à elle-même qu’elle peut aller au bout. Pas pour une couronne. Pas pour les autres. Mais pour elle.
Une hyperactive en talons
« L’ennui, c’est mon pire cauchemar. » Dès les premières minutes, le ton est donné. Amandine vit à 200 à l’heure. Shooting, interviews, déplacements : elle enchaîne tout avec une énergie folle, qu’elle qualifie volontiers d’« hyperactivité assumée ». Et pourtant, malgré cette agitation permanente, elle avoue avoir longtemps souffert d’un manque de confiance en elle, profondément enraciné dans l’enfance : « Le regard des autres, c’était ma phobie. »
Petite, elle se cache au fond de la classe, redoute qu’on lui pose une question, se sent différente. Trop grande, trop timide, avec une voix trop rauque – et déjà cette sensation de ne pas être à sa place. Alors pour compenser, elle bosse. Dur. Elle devient une bonne élève, décroche un master pour diriger des établissements de santé, et, par un improbable hasard, croise le chemin de Malika Ménard qui l’encourage à se présenter à Miss Normandie.
Miss France… puis quoi ?
Élue Miss France en 2021, Amandine vit une année de règne intense. Mais quand tout s’arrête, surgit la grande question : et maintenant ? Elle l’explique avec lucidité : « C’est un peu comme l’après-carrière pour un sportif. Quand l’année se termine, tu dois te redéfinir. »
C’est dans ce moment de flottement qu’une rencontre change tout : Claude Henry, fondateur de la team Adidas Runners, lui propose de participer au marathon de New York. Sa réponse initiale est limpide : « Tu rigoles ? Je suis incapable de faire ça. » Et pourtant, une petite voix reste. Elle y pense toute la nuit, appelle Marine Lorphelin (Miss France 2013, déjà marathonienne), qui l’encourage. Et le lendemain, elle dit oui.
Le marathon, une couronne qu’on ne t’offre pas
« Miss France, on me l’a offerte. Marathonienne, je suis allée la chercher. » Pour Amandine, il n’y a pas photo. Ce titre-là, elle ne le doit à personne d’autre qu’à elle-même. Et c’est peut-être ce qui lui donne tant de valeur.
Son entraînement débute de zéro. « Mon premier run, c’était trente minutes. Un enfer. Je n’avais aucun plaisir. » Coachée par son ami Dorian, elle découvre le fractionné, les sorties longues, les jambes lourdes, les moments de doute… et cette rigueur nouvelle qui s’impose jusque dans son emploi du temps ultra chargé.
Peu à peu, courir devient un rendez-vous incontournable. « Le mardi, le jeudi, le dimanche : c’était sacré. Comme un rendez-vous pro. »
Et surtout, elle se sent soutenue : par sa communauté, qui grandit, par ses proches – son père l’accompagne même à vélo pour sa sortie de 30 km – et par tous ceux qu’elle inspire. « J’ai reçu des messages de gens qui m’ont dit : “Je me suis mise à la course à pied grâce à toi.” C’est la plus belle des récompenses ».
New York, 5h03 et des frissons
Le 5 novembre 2023, elle franchit la ligne d’arrivée du marathon de New York en 5h03. Elle n’a pas marché une seule fois. Et au fond, le chrono importe peu : « La médaille est la même pour tout le monde. »
Sur cette ligne, Amandine ne pense ni à son image, ni à son planning, ni aux critiques. Elle pense à tout ce chemin parcouru. À ses sorties sous la pluie en Normandie. À cette petite fille qui n’osait pas lever la main. « Quand on m’a remis la médaille, j’ai pensé : elle vaut autant que la couronne de Miss France. »
Et elle conclut, les yeux encore brillants : « J’ai couru pour me prouver que j’en étais capable. Pas pour une marque. Pas pour le show. Juste pour moi. »
Courir, pas pour plaire, mais pour être
Aujourd’hui, Amandine rêve de compléter les six Majors. Elle a déjà le dossard d’un prochain marathon en tête, peut-être avec son père. Elle sait que certains continuent de penser qu’elle n’a « pas sa place » sur ces lignes de départ. Mais elle s’en moque : « J’ai voulu honorer cette chance jusqu’au bout. »
La course à pied ne lui a pas offert une nouvelle vie. Elle lui a offert la sienne.
Des projecteurs de Miss France aux rues de New York, il n’y a qu’un pas… ou plutôt 42,195 kilomètres. Amandine Petit, Miss France 2021, n’avait rien d’une marathonienne au départ. Et pourtant, en moins d’un an, elle enchaîne deux marathons – New York puis Paris – avec une détermination qui n’a rien à envier aux athlètes les plus aguerris.