Charge mentale, ou quand le sportif doit penser à tout

Aujourd’hui, être sportif de haut niveau ne se limite plus à pratiquer une discipline sportive à un niveau particulièrement élevé. Chaque athlète est à la tête de sa propre carrière dont il est aussi le principal moteur. Cette gestion minutieuse, ces casquettes parfois trop multiples, peuvent générer une charge mentale importante qu’il faut savoir gérer. C’est ce que nous explique Manon Genêt.

Sportif de haut niveau : un véritable métier tiroir 

Aux yeux du grand public, le quotidien d’un sportif professionnel semble assez clair, voire particulièrement prévisible. Il doit s'entraîner, chaque jour, plusieurs heures, pour devenir toujours meilleur dans sa discipline. Il y a une part de vrai dans cette idée, bien heureusement. 

Mais le sportif de haut niveau est aujourd’hui contraint d’avoir un panel d’activités quotidiennes de plus en plus diversifié et chronophage. Entrainements, repos, optimisation des gains marginaux… Tout cela n’est que la partie émergée de l’iceberg. En effet, la plupart des athlètes doivent en plus gérer leur propre entreprise dont ils sont finalement le produit. 

Ils doivent s’occuper de leur image, démarcher des sponsors, tenir leurs engagements auprès de ces derniers, et la liste pourrait encore largement s’allonger. Pourtant, rien ou presque ne les prépare à devenir de véritables entrepreneurs à qui l’on demande schématiquement de « se vendre eux-mêmes ». Beaucoup commettent ainsi l’erreur de tomber dans la spirale de la surcharge mentale. 

Sportif et charge mentale : arbitrer pour durer 

Dans le sport individuel, peu d’athlètes parviennent à déléguer le volet « entrepreneurial » de leur carrière pour se concentrer sur leurs entrainements. Ils sont souvent contraints de devenir de vrais couteaux suisses, au détriment de leur temps libre et de leur santé mentale. 

Manon Genêt a vécu cette expérience. Elle est tombée dans l’excès, celui qu’elle a pourtant cherché à éviter mais vers lequel elle s’est dirigée faute de solutions adaptées qui lui permettrait d’optimiser aisément la gestion de sa carrière sportive. 

Perte de sens, manque d’envie, anxiété dévorante… Des émotions qui ne peuvent pas avoir leur place sur le long terme dans un sas de départ. Encore moins sur un podium. Après un retour à l’équilibre contraint par un implacable burn-out, Manon a pris aujourd’hui le recul nécessaire pour observer les choses qu’elle aurait pu mettre en place avant de se laisser dévorer par sa charge mentale. 

Elle a notamment opté pour un suivi psychologique afin de lui apprendre à conscientiser un ensemble d’éléments qui peuvent lui mettre une pression inconfortable. Une fois ce travail fait, il est plus simple d’arbitrer entre les besoins indispensables à tout athlète pour sa carrière, les différents moyens de subvenir à ces besoins et les contraintes inévitablement générées par les moyens choisis. 

Grâce à ce travail sur elle-même Manon Genêt a aussi appris à se valoriser, voire à se revaloriser en fonction des étapes clés qu’elle franchit. Elle ne perd en effet pas de vue que dans son entreprise, elle est le produit. Elle doit donc s’évaluer personnellement pour avoir pleinement conscience de ce qu’elle peut proposer, notamment aux médias et aux sponsors. 

Se valoriser et gagner en lucidité, c’est aussi apprendre à dire non à certaines sollicitations. Ce « non » si craint de prime abord peut véritablement devenir salvateur lorsqu’un athlète est en pleine adéquation entre les valeurs qu’il véhicule, ses résultats sportifs et le sens qu’il veut donner à sa carrière.

La charge mentale des sportifs à l’ère des réseaux sociaux 

Le sportif d’aujourd’hui est connecté. Il a des comptes sur les différents réseaux sociaux. Il poste, communique, fédère une communauté. Ce lien direct entre l’athlète et son public a certes de nombreux avantages, mais il comporte aussi des inconvénients. 

Il est parfois difficile de poser des limites, de préserver sa vie privée, d’instaurer un ensemble de « bonnes pratiques » pour ne pas tomber dans la sur-connexion. Bien que ces enjeux concernent absolument tous les athlètes, ils sont particulièrement importants s’agissant des sportives. 

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En effet, sur les réseaux sociaux, la sportive est aussi une femme. À ce titre, elle peut subir les mêmes pressions sociétales qu’au quotidien : injonction physique, sexualisation, harcèlement etc… Cela génère forcément une charge mentale supplémentaire. 

Il faut s’assurer d’être féminine sans tomber dans l’hypersexualisation, se montrer à son avantage dans le cadre d’une pratique sportive extrême… C’est un véritable travail d’équilibriste auquel les sportives sont soumises malgré elles. 

Éviter la surcharge : les conseils de Manon Genêt

De ses réussites et de ses erreurs, Manon Genêt a tiré quelques leçons. Si elle devait donner ses conseils aux générations de jeunes sportifs : 

  • Ne pas se laisser déborder par les attentes extérieures et apprendre à dire non. 

  • Savoir garder sa pratique sportive au centre 

  • Apprendre, se former, demander de l’aide lorsque l’on sent que l’on ne maitrise pas pleinement le sujet

Pour conclure, prendre conscience de sa charge mentale est déjà une première étape pour bien l’appréhender. Il s’agit ensuite de s’appliquer à la réduire via quelques bonnes pratiques.

 

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