Courbatures : Comment en faire un levier de progression ? By Major Mouvement

Dans cet épisode replay, on a eu le plaisir de recevoir Major Mouvement, kiné passionné et auteur du Grand guide pour soigner vos douleurs. Véritable vulgarisateur du mouvement bien fait, il nous explique avec son franc-parler habituel pourquoi les courbatures ne sont pas l’ennemi du coureur... mais peut-être même son meilleur allié.

Vous avez mal aux jambes après votre séance ? Vos escaliers se transforment en épreuve olympique post-marathon ? Bravo : vous venez d’activer l’un des meilleurs systèmes d’adaptation de votre corps.

Une histoire de micro-lésions (et de travaux nocturnes)

Quand vous faites du sport, vous imposez à votre corps une contrainte nouvelle. Résultat ? Des microlésions apparaissent dans vos muscles. Rien de grave. En réalité, c’est le point de départ d’une transformation positive. Comme l’explique Major Mouvement : « J’ai fait plus vite, plus fort, plus longtemps que d’habitude. Et mon muscle me le fait savoir. »

Ces petites blessures enclenchent une réaction de réparation. Le corps se met alors à construire du muscle plus solide, plus endurant, exactement à l’endroit où il a été sollicité. Une sorte de travaux publics internes… réalisés de nuit, pour ne pas gêner la circulation (vous, en l’occurrence). « C’est un lieu d’échange, un chantier. Et ce chantier, il a besoin de nutriments, de repos, et de temps. »

En clair : la courbature est un signal que vous avez progressé. Elle n’est ni bonne ni mauvaise, juste un marqueur neutre de transformation.

Courbature, contracture ou déchirure ?

On confond souvent courbature et autres douleurs plus sérieuses. Une courbature, c’est cette sensation diffuse, comme un ballon trop gonflé dans vos muscles.
La contracture, elle, arrive souvent en réaction à une petite déchirure et agit comme un mode de protection.

Quant à la déchirure musculaire, là, c’est plus sérieux : douleur aiguë, précise, parfois un claquement ressenti, et surtout une impossibilité de bouger. « Si à chaque entraînement vous avez des courbatures, c’est que vous vous entraînez trop fort. Si vous n’en avez jamais, c’est peut-être que vous ne vous entraînez pas assez. »

Faut-il prendre des anti-inflammatoires ?

Réponse catégorique de notre expert : non. « Prendre un anti-inflammatoire, c’est littéralement attacher les mains et les pieds aux ouvriers du chantier. »

La courbature étant un processus inflammatoire local utile, bloquer cette inflammation revient à freiner la réparation. Si la douleur est trop intense, des antalgiques (paracétamol) peuvent être envisagés, mais jamais d’anti-inflammatoires sans avis médical.

Crédit : Nutri&Co

La meilleure récupération ? Dormez, mangez, buvez.

Pas besoin de cryothérapie, de pistolet de massage dernier cri ou de collants de compression hors de prix si vous négligez l’essentiel : le sommeil, l’alimentation et l’hydratation. « Dormez bien, bouffez bien, buvez bien. C’est 99 % du job. Le reste, c’est du bonus. »

Bien sûr, une activité douce (marche, yoga, natation) peut aussi aider à faire circuler le sang et diminuer la sensation de raideur. Et si vous avez une affection particulière pour les bains froids ou les massages, tant mieux ! L’effet placebo est aussi une forme d’effet.

Peut-on s'entraîner avec des courbatures ?

Oui, mais en douceur. Bouger aide à relancer la machine, tant que vous écoutez votre corps. Et les athlètes élites qui enchaînent les séances avec des jambes en feu ? « Je pense qu’ils connaissent leur corps mieux que moi. Mais je ne recommanderais pas ça à tout le monde. »

En résumé :

  • La courbature est un processus normal d’adaptation du corps.

  • Pas d’anti-inflammatoires, sauf avis médical.

  • Le repos, le sommeil, une bonne alimentation : vos meilleurs alliés.

  • Bouger légèrement peut aider à récupérer plus vite.

  • Ne confondez pas courbature, contracture et déchirure.

Et maintenant que vous savez que les courbatures sont une preuve que votre corps évolue, plus d’excuse pour zapper votre prochaine séance. Avec un peu de recul (et beaucoup de dodos), vous verrez qu’elles ne sont pas si méchantes. Parfois, elles sont même vos meilleures alliées.


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