Sylvain Cachard & Will Walcker dévoilent les coulisses de la nutrition (vous ne verrez plus jamais un Gel pareil)

Il fut un temps — pas si lointain — où courir un ultra se résumait à avaler de l’eau et quelques bananes. Quinze ans après le premier UTMB de Kilian Jornet, le vocabulaire a radicalement changé : on parle désormais de double transporteurs intestinaux, de 90 grammes de glucides par heure ou encore de texturation de gel. La nutrition sportive n’est plus un détail, c’est une science. Et dans ce domaine, la marque canadienne Näak fait figure de pionnière.
Rencontre à Chamonix avec Sylvain Cachard, membre de la Näak Pro Team, et Will Walcker, cofondateur de la marque, pour comprendre comment naît un gel… et pourquoi vous ne le verrez plus jamais comme avant.

🎙️ Une émission proposée par Näak, à retrouver sur le podcast Dans La Tête d’un Coureur

Du triathlon à l’ultra : l’histoire d’une intuition

Avant de nourrir les coureurs de l’UTMB, Will Walcker et son associé n’étaient ni nutritionnistes ni traileurs. « On vient du triathlon, où la nutrition est souvent considérée comme la quatrième discipline », explique-t-il. C’est à force de s’aligner sur des formats toujours plus longs qu’ils identifient deux problèmes majeurs dans la nutrition sportive : la performance et la durabilité.

« On s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas s’alimenter de la même manière sur un effort de 2 heures et sur un effort de 12 heures. » En explorant la littérature scientifique, l’équipe comprend que les protéines ont aussi un rôle à jouer pendant l’effort, notamment au-delà de 6 heures, pour retarder la dégradation musculaire. De là naît le concept d’ultra-energy : des produits pensés pour l’endurance extrême, combinant glucides simples et complexes, électrolytes et protéines végétales.

Mais la mission de Näak va au-delà de la performance : proposer une nutrition efficace, mais responsable. Pas d’huile de palme, pas de produits animaux. « On voulait des produits performants sans compromis sur la santé et la durabilité », résume Will.

Sylvain Cachard : « Tester, comprendre, progresser »

À seulement 27 ans, Sylvain Cachard s’est imposé comme l’un des visages du trail français. Curieux, méthodique et rigoureux, il voit la nutrition comme un terrain d’expérimentation à part entière. « Je passe des heures à m’entraîner, mais si je n’ai pas testé ma nutrition, tout cet entraînement ne sert à rien », confie-t-il. L’anecdote qu’il raconte parle d’elle-même : en 2019, lors des championnats de France de trail, il découvre les gels… la veille de la course.

👉 Résultat : une hypoglycémie, une chute, et une deuxième place perdue à quelques centaines de mètres de la ligne. « C’est ce jour-là que j’ai compris que la nutrition, ce n’était pas un détail. »

Depuis, l’approche de Sylvain est quasi scientifique. Il traque ses apports, teste le sodium, la caféine, les glucides… mais sans tomber dans l’excès. « Je ne veux pas perdre le plaisir de courir. J’alterne des périodes d’observation et d’autres où je lâche prise. »

Son rôle dans la conception des produits Näak ? Apporter sa connaissance du terrain. « Je me considère un peu comme un cobaye », sourit-il. « C’est passionnant de voir comment le corps réagit. »

Crédit : Näak

Entre science et intuition : comment naît un gel ?

Chez Näak , tout commence dans le Näak Lab, à Montréal : une grande cuisine-laboratoire où les ingénieurs, nutritionnistes et athlètes co-construisent les produits.
« Notre cahier des charges, c’est simple : apporter le maximum de glucides, avec le minimum d’écœurement », explique Will Walcker. « On cherche une texture facile à avaler, même avec la bouche sèche, et un goût le plus neutre possible. »

C’est là que Sylvain intervient. Il met en avant un besoin concret : pouvoir s’alimenter sans interrompre sa respiration, même sur des intensités élevées. « Quand tu cours en montagne à bloc, ta bouche se dessèche. Les barres ou gels liquides deviennent impossibles à avaler. On voulait une texture mi-solide, mi-liquide, qu’on peut gober d’un coup. »

Résultat : le gel Boost, à la texture légèrement gélifiée, pensée pour être ingérée rapidement sans laisser de goût sucré persistant. Un an de tests, des dizaines d’allers-retours entre le laboratoire et les athlètes, et un processus de développement d’environ deux ans avant la mise sur le marché. « C’est la première fois depuis 2016 qu’on lançait un produit basé sur une nouvelle science », précise Will. « Un vrai saut technologique pour nous. »

Crédit : Näak

Le coût du progrès

Si la recherche et le développement font rêver, elles ont un coût. « Développer un produit peut coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars », admet Will. Et avec la démocratisation de la nutrition sportive — on ne réserve plus les gels à la seule compétition —, le prix devient un sujet sensible. « On en est conscients. Mais travailler avec des ingrédients de qualité, durables et performants a un coût réel. »

👉 Näak promet toutefois de travailler sur l’accessibilité : « Notre objectif, c’est que chaque coureur puisse s’entraîner avec les produits qu’il utilisera le jour J. »

Entre mode et science : garder le cap

Dans un secteur où les tendances vont vite — du régime cétogène au high-carb —, Näak garde une ligne claire. « On se base sur la littérature scientifique. » Pas pour suivre les modes, mais pour comprendre ce qui améliore réellement la performance.
Même son de cloche chez Sylvain Cachard : « Il faut rester fidèle à ce qu’on connaît. Tout extrême est dangereux. Mais tester, c’est essentiel. On apprend de chaque expérience. »

Cette approche équilibrée fait sans doute la force du duo : la rigueur de l’ingénieur et la curiosité du coureur. Deux visions complémentaires pour repenser la nutrition sportive sans dogme ni démagogie.

Et après ?

En attendant ses prochains objectifs avec l’équipe de France, Sylvain Cachard continue d’explorer la montagne — et la nutrition — avec le même enthousiasme.
Quant à Näak, la marque poursuit sa croissance avec une ambition inchangée : faire rimer performance, santé et responsabilité.

👉 Et la prochaine fois que vous ouvrirez un gel sur un sentier, souvenez-vous : derrière cette texture parfaite et ce goût discret, il y a des mois de recherche, des kilomètres d’essais… et quelques coureurs essoufflés qui ont gobé pour la science !


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