Quel est Le physique parfait D’un trailer ?
Longs, trapus, musclés, élancés… Il suffit d’observer la ligne de départ d’un ultra-trail pour comprendre que la morphologie des trailers est aussi variée que les terrains qu’ils affrontent. Pourtant, l’idée qu’il existerait un physique « parfait » pour le trail a la peau dure. Alors, fantasme collectif ou vérité biomécanique ? On a posé la question à Tristan Pawlak, coach, triathlète et cofondateur de Campus Coach !
Trail et morphologie : un équilibre entre puissance et endurance
Commençons par une réalité souvent négligée : le trail n’est pas une seule discipline. Entre un 30 km roulant en forêt et un ultra de 170 km avec 10 000 m de D+, les exigences physiques changent radicalement. « Le trail de base, ça reste de la course, mais selon le profil – technique, roulant, avec ou sans dénivelé – les morphotypes avantageux ne sont pas les mêmes », explique Tristan Pawlak.
Pour un trail plutôt plat et roulant, le modèle du marathonien reste pertinent : des jambes longues, un buste court, des muscles courts et des tendons longs (notamment au niveau des mollets), favorisent un bon rebond élastique, donc une excellente économie de course.
Mais plus la pente grimpe, plus on s’éloigne de ce modèle. Monter une côte, ce n’est pas rebondir, c’est pousser. « C’est une contraction musculaire pure, comme une fente ou un squat. Dans ce cas, il vaut mieux avoir des muscles un peu plus longs et des tendons plus courts », souligne l’expert.
Le trailer qui brille dans les montées n’est pas forcément celui qui excelle sur route.
Trois morphologies, trois champions
Prenons trois des meilleurs ultra-trailers du monde : Kilian Jornet, François D’Haene et Xavier Thévenard. Trois corps, trois approches, trois performances.
François D’Haene (1,92 m, 75 kg) : « Il représente assez bien les caractéristiques d’un coureur sur plat. Très bon entre deux, il peut exceller sur des courses avec pas mal de phases roulantes », observe Tristan.
Xavier Thévenard (1,70 m, 62 kg) : des jambes plus courtes, un buste un peu plus développé, un vrai physique de montagnard. « Pour moi, il a même un physique de cycliste sur piste. Très bon sur le dénivelé, puissant », ajoute Tristan.
Kilian Jornet (1,71 m, 56 kg) : plus musclé, des jambes plus courtes, mais ultra-polyvalent. « Un physique versatile, très bon en montée comme en descente, très technique aussi. »
👉 Le point commun ? Tous trois sont des experts techniques. Et c’est peut-être là le vrai dénominateur commun des champions de trail : « L’avantage mécanique peut être totalement neutralisé par un mauvais niveau technique », rappelle Tristan.
Et l’IMC dans tout ça ?
Contrairement aux idées reçues, aucun de ces athlètes n’est en situation de maigreur. Leurs IMC (indice de masse corporelle) tournent autour de 19 à 21, des valeurs tout à fait normales. « On a cette image du coureur maigre, mais en réalité, un peu de masse musculaire, ça peut être un vrai atout, surtout sur le long », insiste Tristan.
Et puis il y a la variable blessure. Être trop sec, trop léger, peut fragiliser. « Un petit désavantage en termes de performance immédiate peut être largement compensé par une meilleure longévité et moins de blessures », analyse-t-il en prenant Jacob Ingebrigtsen comme exemple.
Conclusion : le bon physique, c’est celui qui va jusqu’au bout
En trail, il n’y a pas de morphologie miracle. Il y a des adaptations mécaniques, des compromis, des histoires de terrain… et de plaisir. Vous avez des jambes courtes, un buste long, un IMC un peu au-dessus de la norme ? Vous n’êtes pas condamné à regarder les autres passer devant.
Comme le résume Tristan Pawlak avec lucidité :« Ce n’est pas parce que vous ne rentrez pas dans les cases que vous serez médiocre. Il y a tellement de curseurs à activer que le physique ne fait pas tout. »
Imaginez 140 coureurs, tous vêtus d’une tenue complète Mizuno, arpentant les rues de la capitale, en longeant la Seine et en saluant la Tour Eiffel.
Un parcours urbain soigneusement tracé pour tester la nouvelle Neo Vista 2, la dernière "super trainer" de la marque japonaise. L’ambiance était au rendez-vous, et le style aussi !