Et si la meilleure Nike de 2025 n’était pas une carbone… mais la Vomero 18 ?
Soyons honnête : qui n’a jamais couru en Vomero ?
Pendant des années, c’était LA paire qu’on retrouvait partout. Du joggeur du dimanche au marathonien élite.. Pas clinquante, mais ultra-confortable, increvable, rassurante.
Et puis, un jour, Nike a décidé de la ranger au placard.
Problème : au même moment, le marché du Max Cushion explosait. Hoka faisait un carton, ASICS propulsait la Nimbus en version premium, New Balance régnait avec la 1080… Et Nike, elle, laissait filer son modèle le plus iconique.
Mais voilà : en 2025, la Vomero revient avec une édition qui frôle la perfection et une communication calibrée au millimètre.
Et si Nike n’essayait pas seulement de corriger une erreur… mais de prouver qu’elle peut écraser tout le monde, là où elle s’était fait doubler ?
Vomero, le trésor oublié de Nike ?
Nous sommes à l’été 2010.
À la radio, Shakira chante en boucle Waka Waka pour la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Sur Facebook, on “Poke” ses collègues et on rejoint des groupes aux noms improbables juste parce que c’est “fun”. Et aux pieds des coureurs, la Nike Vomero règne sans partage.
Lancée au milieu des années 2000, la Vomero s’impose vite comme le parfait daily des runners. Son crédo : le confort avant tout. Double unité Zoom Air, mousse Cushlon moelleuse, empeigne respirante… bref, un nuage aux pieds. Pas tape-à-l’œil, mais diablement efficace.
Pour beaucoup, c’était la paire de confiance : celle qu’on enfile pour les longues sorties, quand on sait qu’il y aura des kilomètres à avaler et qu’on n’a pas envie de finir avec les mollets en miettes.
La Vomero, c’était un peu le SUV Japonais du running : pas ultra sexy, mais increvable et d’une fiabilité sans faille.
Et si elle a autant cartonné, c’est parce qu’elle était précurseur. À une époque où le marché ne jurait que par la performance et le minimalisme, la Vomero assumait son ADN “confort”. Dix ans avant que Hoka fasse de l’amorti XXL une religion, elle proposait déjà un amorti haut de gamme que beaucoup ont redécouvert trop tard.
Pour l’anecdote la Vomero 5+ était même compatible avec Nike+ iPod, la fameuse puce à glisser dans sa semelle pour synchroniser ses runs avec son iPod. Gadget rétro aujourd’hui, mais en 2010 c’était révolutionnaire. Preuve que Nike croyait à ce modèle et voulait en faire une vitrine de l’innovation.
Résultat : elle s’est forgée une réputation solide. Pas la chaussure qui fait gagner des records du monde, mais celle qui accompagnait tout le monde, du joggeur du dimanche au marathonien élite.
Nike+ iPod
Quand Nike a laissé tomber la Vomero
Alors, comment le fleuron running de Nike a-t-il pu finir aux oubliettes ?
À partir de 2015, la hiérarchie interne se durcit.
La Pegasus prend de plus en plus la lumière : pilier universel et historique de la marque, très rentable à produire, la chaussure “pour tout le monde” selon Nike.
Puis, les modèles carbone (Vaporfly, Alphafly) raflent, eux, les budgets R&D et communication. Il faut dire qu’ils offrent ce que le storytelling adore : des records du monde, des podiums et même des photos spectaculaires sur des circuits de F1.
Et la Vomero dans tout ça ? Progressivement, elle disparaît des radars. Moins de communication, moins de distribution, moins de désir. Le modèle survit dans les catalogues, mais sans mise en avant. Chez de nombreux revendeurs, elle devient même “la paire que personne ne sait vraiment vendre” : trop chère face à la Pegasus et plus assez innovante pour rivaliser avec les silhouettes carbone.
En réalité, Nike a fait un choix clair : maximiser la rentabilité et l’image de marque.
D’un côté, la Pegasus pour absorber le volume et optimiser les économies d’échelle. De l’autre, les Vaporfly et Alphafly, vitrines technologiques à 250 €, conçues pour nourrir l’image de marque. (tout en maximisant les marges… )
Entre les deux, la Vomero faisait presque figure d’intrus. Alors on l’a mise de côté.
Un choix qui paraissait rationnel sur un tableau Excel… mais catastrophique sur le terrain. Car en parlant aux élites et aux puristes de la peg, Nike a cessé de parler aux coureurs du quotidien. Ceux qui ne visent pas les records mais cherchent juste du confort et de la fiabilité.
Un vide que Hoka, ASICS et New Balance se sont empressés de combler en bâtissant leur succès sur l’amorti et la régularité plutôt que sur les moins de 2h sur Marathon.
Comment Nike veut transformer la Vomero en arme anti-Hoka
Nike ne fait jamais les choses à moitié. Quand la marque décide de ressusciter la Vomero, ce n’est pas par nostalgie. C’est parce qu’elle sent qu’elle a un coup à jouer sur le marché le plus chaud du moment : le confort premium.
Pour cela, elle vient d’élaborer un plan en 4 phases :
1. Réinstaller la Vomero comme pilier de l’entraînement quotidien
Avec la Vomero 18, Nike envoie un message clair : ce n’est plus une chaussure “oubliée” au fond du catalogue, mais un produit central. Double semelle combinée ZoomX + ReactX, un drop de ~10 mm, un stack haut (≈ 46 mm au talon, ~36 mm à l’avant) et une tige plus confortable font d’elle une chaussure de daily trainer très sérieuse, capable de surpasser les ASICS Gel-Nimbus, les Brooks Glycerin ou encore les Hoka Clifton .
2. Créer une mini-franchise à part entière
Nike ne se contente plus d’une simple mise à jour annuelle de la Vomero. Avec les nouvelles Vomero Plus et Vomero Premium, la marque adopte une stratégie qu’on connaît bien dans la tech : un modèle central, décliné en versions supérieures, comme Apple avec ses Iphone Pro et Pro Max. Plus de mousse, plus de confort… et forcément, plus de prix. Comme ASICS avec son duo Nimbus / Novablast ou Hoka avec Bondi / Clifton, Nike cherche à occuper tout le spectre du maximal cushioning : du modèle polyvalent au plus extrême, de l’accessible au premium. L’objectif est limpide : verrouiller le terrain, réduire l’espace laissé aux concurrents et faire de la Vomero une franchise incontournable dans l’univers du confort maximal.
3. Capitaliser sur la hype lifestyle
Nike sait aussi que la Vomero est devenue un objet mode (merci les collabs A-COLD-WALL* et les colorways “Panda” en 2023-2024). Plutôt que de combattre cette image, la marque l’utilise. Les campagnes combinent storytelling performance et désirabilité lifestyle, histoire de séduire à la fois le runner et le sneakerhead qui veut son feed Instagram à jour .
4. Reconquérir les “coureurs du réel”
Enfin, le message caché est limpide : Nike veut reparler aux coureurs du quotidien. Ceux qui ne claquent pas 250 € dans une paire carbone, mais qui veulent un compagnon fiable pour leurs sorties hebdos. C’est exactement cette cible qu’Hoka, ON et Brooks ont su séduire. La Vomero est désormais l’arme de reconquête.
verdict : Il faut rendre à César ce qui appartient à César
Longtemps restée dans l’ombre, la Vomero revient aujourd’hui au premier plan.
La Vomero 18 n’est pas un simple come-back, c’est l’arme ultime de reconquête.
ZoomX + ReactX, stack record pour la franchise, confort XXL : Nike a remis la barre là où elle aurait toujours dû être. Là où Hoka, ASICS et New Balance régnaient en maîtres, la Vomero revient pour rappeler que le running, ce n’est pas qu’une histoire de carbone ou de collabs hype.
C’est peut-être le modèle le plus sous-estimé de Nike, et en 2025 il est enfin traité comme il le mérite : un vrai pilier pour les coureurs du quotidien, fiable, moderne, et prêt à reprendre sa place.
Crédit : Nike