À tous les parisiens ! BOIS DE BOULOGNE ET BOIS DE VINCENNES, les zones les plus polluées de Paris ?
Respirer à pleins poumons dans les “poumons verts” de Paris ? L’image est belle… mais parfois trompeuse. Le Bois de Boulogne et le Bois de Vincennes sont des terrains d’entraînement adorés des coureurs parisiens. On y cherche le calme, l’ombre et l’air pur. Sauf que voilà : ces deux poumons pourraient bien contenir un air… impur.
Car oui, malgré leur verdure apparente, ils font partie des zones les plus polluées de la capitale. Et cela mérite qu’on s’y attarde — surtout si vous y enchaînez vos fractionnés.
Crédit : Denis Charletiafp - photo prise au Bois de Boulogne, Paris
Un air moins pur qu’il n’y paraît
L’info surprend, et pourtant : le Bois de Boulogne et le Bois de Vincennes figurent régulièrement dans le top 5 des zones les plus polluées de Paris. La faute à leur environnement immédiat : périphérique, autoroutes, boulevards très fréquentés… la circulation routière les entoure et les abreuve de particules fines.
Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, la végétation ne suffit pas toujours à compenser. En période de pic de pollution, les arbres agissent comme de véritables filets : ils retiennent les particules plus qu’ils ne les filtrent, surtout quand l’air chaud plaque la pollution au sol.
L’effet “piège à particules”
Dans ces conditions, l’air peut devenir paradoxalement plus chargé à l’intérieur du bois que dans certaines rues bien ventilées. Ce phénomène, connu des spécialistes de la qualité de l’air, transforme temporairement nos chères allées boisées en zones de stagnation.
👉 Et pour les coureurs, c’est un vrai sujet : on respire plus, plus fort, plus vite. Le volume d’air inspiré peut être jusqu’à 40 fois supérieur à celui d’un promeneur au repos. En période de forte pollution, on absorbe donc bien plus de particules… que prévu.
Le nez, ce filtre qu’on oublie trop souvent
Quand l’effort s’intensifie, la respiration passe de nasale à buccale. Or le nez filtre naturellement une partie des particules en suspension. La bouche, elle, ne filtre rien. Résultat : en courant, on “avale” directement les polluants.
Et l’illusion de courir « au vert » dans un air plus sain peut avoir un effet pervers : on se croit protégé, donc on reste plus longtemps exposé.
Alors, faut-il rayer Boulogne et Vincennes de la carte ?
Pas du tout. Mais il faut être malin :
Évitez les zones proches des routes, surtout aux heures de pointe.
Courez tôt le matin (le dimanche, c’est encore mieux), quand le trafic est faible et l’air plus respirable.
Vérifiez les niveaux de pollution sur AirParif ou Plume Labs avant de chausser vos baskets.
Et variez vos terrains de jeu : la diversité, c’est bon pour les jambes… et les poumons.
Crédit : Running Route
Le paradoxe des “faux refuges”
Ce constat n’est pas limité aux deux grands bois parisiens. Beaucoup d’espaces verts urbains proches d’axes routiers souffrent de la même problématique. Il devient donc essentiel, en tant que coureurs, de concilier entraînement et hygiène respiratoire.
Peut-être que la solution passe aussi par un changement d’horaires, par un entraînement en salle (bien ventilée) certains jours, ou par l’acceptation de ralentir le tempo quand l’air n’est pas de bonne qualité. Respirer, c’est aussi savoir lever le pied.
En résumé
Non, courir à Boulogne ou à Vincennes n’est pas interdit. Mais le faire en pensant respirer un air pur est une illusion dont il faut se détacher. En tant que runners, nous avons intérêt à connaître les limites invisibles de nos terrains de jeu, pour mieux les apprivoiser.
Alors, la prochaine fois que vous partez courir « au vert », posez-vous cette question : suis-je vraiment en train de mieux respirer ?
Respirer à pleins poumons dans les “poumons verts” de Paris ? L’image est belle… mais parfois trompeuse. Le Bois de Boulogne et le Bois de Vincennes sont des terrains d’entraînement adorés des coureurs parisiens. On y cherche le calme, l’ombre et l’air pur. Sauf que voilà : ces deux poumons pourraient bien contenir un air… impur.