RUNNING BUSINESS : LES 3 TENDANCES QUI VONT REDESSINER LE MARCHÉ EN 2026
Le running entre dans une nouvelle phase de mutation. Après des années de croissance continue, les équilibres se déplacent et les certitudes d’hier commencent à vaciller.
En 2026, le running ne va pas moins exister. Il va fonctionner autrement.
Ce qui faisait la force du marché jusqu’ici atteint ses limites, tandis que de nouveaux modèles émergent.
Voici les trois tendances business déjà à l’œuvre, qui redessinent le marché du running et imposent de nouveaux choix aux marques, aux organisateurs et aux médias.
En 2025, jamais les marques, les événements et les médias n’ont autant investi.
Jamais les gammes n’ont été aussi larges, les courses aussi pleines, les contenus aussi omniprésents.
Mais derrière cette vitalité apparente, les lignes bougent.
Le marché atteint un premier palier de maturité sur certains segments. Les pratiques évoluent, les attentes des coureurs aussi.
Ce qui se joue aujourd’hui n’est pas un bouleversement spectaculaire, mais une série de rééquilibrages profonds aussi bien dans la manière de courir, de consommer, de raconter et de vivre le sport.
Tendance #1 : Le Trail atteint son plafond
Pendant plus d’une décennie, le trail a été le territoire rêvé des marques. Croissance rapide, athlètes charismatiques, image forte et spectaculaires, panier moyen élevé. Mais en 2026, le trail n’est presque plus un marché de conquête. Il entre dans une phase de maturité économique.
Pas parce que la pratique recule, au contraire. Mais parce que son modèle semble atteindre (pour le moment) ses limites structurelles.
Le trail reste un marché :
peu scalable en volume,
avec une forte saisonnalité,
porté par une base de pratiquants engagés mais encore étroite (environ 2,6 millions de pratiquants spécifiques, dont 38% réellement assidus),
et désormais saturé en contenus, en ambassadeurs, et en activations.
Résultat : quand trop de marques et trop de budgets se concentrent sur un marché étroit, la valeur finit par se diluer.
Des signaux faibles de rééquilibrage sont déjà visibles.
La montée en puissance des games dites “Gravel” n’est pas un hasard : elle traduit la volonté des marques de sortir d’un marché Trail devenu trop étroit, en proposant des produits plus transversaux, pensés pour des usages réels plutôt que pour une discipline officielle.
Même logique derrière les événements sportifs. Certaines épreuves historiquement très marquées trail, comme les Templiers, restent des références sportives. Mais leur capacité à créer de l’engagement médiatique au-delà du cercle des trailers tend à s’essouffler. Le public est fidèle, mais plus difficile à renouveler.
À l’inverse, des formats hybrides affichent une dynamique inverse, comme la SaintéLyon qui signe une édition record. Située à la frontière entre route et sentiers, accessible sans être simpliste, elle attire des profils très variés et bénéficie d’une grosse couverture médiatique.
Même logique pour l’Eco-Trail de Paris. Un format urbain, lisible, qui assume pleinement son hybridation et parle bien au-delà du seul public trail.
Ce succès n’est pas anecdotique. Il révèle une réalité : les courses les plus dynamiques sont aujourd’hui celles qui refusent la sur-segmentation.
En 2026, pour les organisateurs, une question devient stratégique : comment rendre une course désirable, accessible et racontable sans diluer son identité ?
Le trail ne va pas mal. Il reste une vitrine d’image puissante et un terrain de marges élevées pour les marques. Mais la trajectoire est claire, moins de dépendance au Trail spécialisés comme unique levier de croissance, plus de réallocation vers des pratiques hybrides, plus larges, plus scalables.
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Tendance #2 : Moins de coureur mono-sport
Le coureur “mono-sport” (qui ne pratique que le running) est en recul. Non pas parce que les gens arrêtent de courir, mais parce qu’ils ne courent plus exclusivement. En 2026, le profil du coureur va de plus en plus évoluer. Il ne se définit plus par une seule pratique, mais par un ensemble d’activités complémentaires : escalade, HYROX, musculation, vélo, padel, randonnée, etc. Le running reste là, mais il n’est plus seul.
En clair, la course à pied change de statut. Elle passe de sport central à socle de base.
Elle reste structurante : faible barrière à l’entrée, santé mentale, simplicité d’accès. Mais elle devient moins obsessionnelle, moins exclusive, moins totalisante. Cette tendance est encore plus visible chez les coureurs urbains/actifs/CSP+ , qui court parfois moins en volume, mais avec plus d’intention. Pour rester en forme, pour soutenir d’autres pratiques ou encore pour maintenir un équilibre plutôt que pour empiler les kilomètres.
Cette évolution n’est pas marginale. Elle est profondément générationnelle et répond à une contrainte simple : le temps.
Moins de disponibilité, plus de sollicitations, plus de choix possibles. Conséquence directe pour le marché : le running ne peut plus être vendu comme une discipline fermée, autonome et autosuffisante. Il doit s’intégrer dans un mode de vie actif, hybride et durable.
Pour les marques, le message est clair. Il ne s’agit plus seulement de promettre des performances, mais de s’inscrire intelligemment dans la vie réelle des coureurs. En 2026, le running devient petit à petit la base commune d’une pratique plus large et c’est précisément là que se joue sa prochaine phase de croissance.
Tendance #3 : L’événement sportif devient une expérience sociale, narrative et médiatique
Pendant longtemps, le modèle était simple. Un plan d’entraînement, un objectif, un dossard le jour J. On court, on souffre, on valide, et on repart seul, médaille autour du cou, métro ligne 9.
Ce modèle ne disparaît pas. Mais il ne suffit plus.
La compétition change de nature. Elle devient plus accessible, plus sociale, plus partagée. Le coureur ne veut plus seulement courir, il veut vivre quelque chose, avant, pendant et après la course.
Désormais, l’expérience s’organise en trois temps :
Avant.
La phase de préparation change de statut, elle n’est plus une contrainte individuelle, mais un prétexte social. Contenus, social run, rendez-vous collectifs,… La préparation devient un moment vécu à plusieurs, un outil de rassemblement autant qu’un temps d’entraînement.
Pendant.
La course n’est plus réservée aux seuls participants, elle se vit aussi sans dossard. Elle se regarde autant qu’elle se court. Elle se suit, elle se partage, elle se commente. Familles, communautés, spectateurs connectés, live tracking, contenus en temps réel : la course devient un récit collectif, accessible même à ceux qui ne prennent pas le départ.
Après.
La ligne d’arrivée ne marque plus la fin de l’histoire. C’est souvent le début. Débriefs, témoignages, vidéos, émotions à chaud : le récit prolonge la valeur de l’événement bien au-delà du week-end de course. Dans ce contexte, le rôle des médias devient central. Non plus comme simples relais, mais comme acteurs du récit, capables de capter ce que les classements ne racontent pas.
En 2026, une course qui ne se raconte pas avant, pendant et après est une course qui laisse énormément de valeur s’échapper.
Dans la Tête d’un Coureur reçoit Courtney Dauwalter pour un débrief exclusif de son UTMB 2025.
Le running entame une phase de recomposition.
Ce qui sature, ce ne sont pas les pratiques, mais certains modèles.
Ce qui recule, ce n’est pas l’envie de courir, mais l’exclusivité.
Ce qui change, ce n’est pas la compétition, mais la manière de la vivre.
En 2026, le marché du running ne se jouera plus sur un seul levier. Ni uniquement sur le trail, ni uniquement sur la performance, ni uniquement sur le produit. Il se jouera dans la capacité à comprendre comment les coureurs vivent réellement le sport : de manière hybride, sociale, intégrée à leur quotidien. Et dans la capacité à créer des expériences qui dépassent la simple performance.
Le running de demain sera de moins en moins niché. Mais il sera plus large, plus connecté, plus humain.
Et c’est peut-être là que se trouve sa plus grande opportunité business.
Le running entre dans une nouvelle phase de mutation. Après des années de croissance continue, les équilibres se déplacent et les certitudes d’hier commencent à vaciller.
Voici les trois tendances business déjà à l’œuvre, qui redessinent le marché du running et imposent de nouveaux choix aux marques, aux organisateurs et aux médias.