Divertir. Courir. Conquérir : le vrai visage de Clem Qui Court
À Chamonix, la veille de l’UTMB, Clément alias Clem Qui Court savoure un moment qu’il n’aurait jamais imaginé vivre il y a encore deux ans. Lui qui a découvert le trail presque par hasard à l’île Maurice est désormais l’un des visages les plus populaires d’une nouvelle génération de coureurs.
Entre authenticité, autodérision et performances sportives prometteuses, on en découvre un peu plus sur ce créateur qui a conquis bien plus que les sentiers !
Du gamer au trailer
Quand il était ado, Clément passait plus de temps derrière une console que sur un terrain de sport. Il intègre tardivement une équipe de foot (parce que tous ses amis y étaient), sans grand talent, mais avec une endurance naturelle : « Ma seule qualité, ça a toujours été de courir. »
À l’île Maurice, où il part en stage de fin d’études, il découvre le trail. Pas par une vidéo inspirante, mais en posant un dossard presque par défi, encouragé par un collègue. Premier 50 km, première révélation : la fatigue extrême laisse place à l’évidence qu’il est fait pour ça.
L’esprit trail version Clem
Là-bas, les sentiers techniques et l’ambiance familiale forgent son rapport au sport. Pas de dossards hors de prix, peu de balisage, mais une solidarité omniprésente : « On nous rappelle toujours au départ qu’il faut s’entraider, parce qu’il n’y aura pas de secours. »
Cette culture nourrit sa vision : le trail, c’est avant tout une aventure collective, même quand on court seul. Et c’est exactement ce qu’il veut transmettre dans ses vidéos.
Clem Qui Court, un buzz travaillé
Contrairement à l’image du gars qui dégaine son smartphone à la volée, Clem revendique un vrai travail derrière ses vidéos. Jusqu’à six heures pour monter une séquence d’une minute, des dizaines de prises pour une blague qui paraît improvisée : « Ça fait deux ans que je me donne à fond pour vivre cette vie-là. »
🎯 Le résultat : des millions de vues, des communautés de tous âges, et des ados de 13 ans comme des parents qui portent fièrement son t-shirt. Derrière l’humour, la mécanique est précise : analyser les algorithmes, trouver le bon rythme, cultiver l’authenticité.
Sportif avant tout ?
Si Clem est devenu une figure du divertissement sportif, il n’oublie pas l’essentiel : la course. À la Diagonale des Fous 2023, il termine 23ᵉ, après une remontée spectaculaire. Une performance qui confirme un vrai potentiel.
Sa méthode ? Pas de plan figé, pas de coach, mais une écoute attentive de son corps. Endurance fondamentale, gros blocs en montagne, et surtout une règle d’or : courir doit rester un plaisir. « Si j’ai mal, j’arrête. Je suis pas là pour souffrir. »
Crédit : instagram Clemquicourt
Une célébrité qu’il assume… sans se prendre au sérieux
Clément mesure l’ampleur du phénomène : reconnu partout, sollicité en permanence, parfois submergé par les messages. Mais il garde le sourire : « Je bug un peu, j’ai l’impression d’être une superstar… mais ça va, on ne peut pas se plaindre. »
Sa transparence, sa capacité à montrer ses doutes comme ses réussites, semblent protéger Clem des excès de notoriété. Les critiques ? Rares, pour l’instant. Et il en rit : « On a eu un commentaire négatif sur 2000, et on en a parlé deux heures ! »
Et demain ?
UTMB, Diagonale, peut-être des courses aux États-Unis : Clem se projette, sans pression mais avec l’envie de partager chaque étape. S’il ne gagne pas ? Pas grave. « Dans ma vie, je floppe plein de trucs. »
Ce qui compte, c’est d’embarquer sa communauté dans l’aventure, de prouver que l’ultra-trail n’est pas réservé à une élite, et que oui, on peut à la fois courir sérieusement… et rigoler tout du long.
Clem Qui Court, c’est l’histoire d’une ascension fulgurante.
En moins de deux ans, il est passé de trailleur anonyme à figure incontournable du mouvement.
Dans cet épisode, il dévoile sans filtre son parcours, ses méthodes d’entraînement et sa vision du trail : un sport où l’on peut à la fois performer, rassembler… et rester soi-même.