Il a marqué l’édition 2025 de l’UTMB en décrochant une superbe 2ᵉ place, confirmant son statut de révélation du trail mondial. Quelques jours avant cet exploit, l’équipe de Dans la tête d’un coureur avait eu la chance de le rencontrer à Chamonix, au Fuji Trail Camp d’Asics, le lieu incontournable pour les passionnés du trail.

Une rencontre idéale pour découvrir l’histoire singulière de Ben Dhiman, cet Américain installé en France qui a troqué les terrains de football pour les sentiers de l’ultra-trail !

Des terrains de foot aux chemins de l’Appalachian Trail

Enfant, Ben court déjà après un ballon plutôt qu’après les sommets : « J’ai joué au football dès l’âge de cinq ans et presque jusqu’à mes vingt ans ». Mais à 20 ans, un genou capricieux met fin à sa carrière sportive et bouleverse ses repères. Il plaque l’université, enchaîne les petits boulots… avant de partir marcher 4 000 km sur l’Appalachian Trail. Seul, avec un sac et une tente, il découvre une autre forme d’endurance : « J’ai découvert l’autonomie et une vraie liberté : tout tenait dans mon sac à dos, je n’avais besoin que d’une tente, d’un sac de couchage et d’une paire de chaussettes de rechange ».

Cette résilience, née sur les sentiers de l’Est américain, sera le socle de sa future carrière de traileur, jusqu’à cette incroyable 2ᵉ place sur la course reine de Chamonix.

Le coup de foudre… et la Diagonale des Fous

2018 change tout. Après un trek au Népal et un détour en Inde, Ben rencontre Ophélie, sa future femme. Quelques mois plus tard, il la suit à La Réunion et décroche un dossard de dernière minute pour la mythique Diagonale des Fous.

🎯 Son objectif est simple : ne pas être ridicule devant son beau-père. Mission accomplie, et même bien plus : il découvre l’ivresse de l’ultra-trail, avec cette première expérience extrême qui scellera son avenir de coureur.

Devenir père… et athlète

Installé aujourd’hui dans les Pyrénées, Ben a connu une intégration à la française un peu particulière : « Je m’occupais de notre fils car je n’avais pas encore de permis de travail. Ça m’a beaucoup aidé à m’intégrer : je rencontrais d’autres parents, j’apprenais la langue au quotidien ». Une expérience qui l’a ancré dans une nouvelle culture… avant de se lancer pleinement dans une carrière sportive.

Sa progression fulgurante intrigue : en quelques années, il s’est imposé parmi les meilleurs. Lui met ça sur le compte de la régularité et de la polyvalence : capable d’être performant sur 10 km comme sur 170 km, il alterne ski de rando l’hiver (100 h par mois !) et entraînement rapide sur piste.

🎯 La clé, selon lui, reste l’équilibre : éviter le surentraînement, rester rarement blessé et garder le plaisir de varier les terrains.

Une méthode qui a payé jusqu’à Chamonix, où sa discipline et sa patience l’ont conduit à ce podium prestigieux sur l’UTMB.

Compétition et humilité

Si Ben se décrit comme un compétiteur « instinctif, presque animal », il reconnaît que son approche a été façonnée par deux cultures : celle des États-Unis, plus démonstrative, et celle de la France, où l’humilité est reine. « Moi, je suis entre les deux. J’aime assumer l’envie de gagner, mais aussi respecter l’autre ».

Sur les courses, cela se traduit par une combativité sans détour, mais aussi par une capacité à tisser des liens forts avec ses adversaires, une fois la ligne franchie.

👉 Sa 2ᵉ place à l’UTMB 2025 illustre parfaitement ce mélange : une férocité dans l’effort, suivie d’un respect total pour ceux qui partagent la même aventure.

L’esprit d’équipe… version Asics

Membre du team Asics, Ben retrouve dans cette collaboration une part de ses années football : « C’est une équipe soudée, et j’y retrouve un peu l’esprit collectif du foot ». Il apprécie la vision long terme de la marque et la proximité avec les athlètes, qui participent activement au développement des produits.

L’UTMB comme symbole… et la suite

Cette seconde place à l’UTMB 2025 n’est pas seulement une performance sportive : elle symbolise la persévérance d’un athlète qui a su transformer chaque échec en tremplin, chaque détour de vie en expérience utile.

Mais Ben garde les pieds sur terre. Derrière l’athlète, il y a un père et un mari qui rêve un jour d’embarquer sa famille dans une grande aventure à pied. Et il résume sa philosophie en une phrase qui pourrait servir de mantra à bien des coureurs : « Ne pas prendre la vie trop au sérieux. Écouter sa voix intérieure, ne pas avoir peur des conséquences. Oser sauter : il y aura toujours quelque chose derrière pour vous rattraper ».

👉 Chez Dans La Tête d’un Coureur, on aime ces histoires qui prouvent que l’ultra-trail n’est pas seulement une affaire de chronos, mais aussi d’itinéraires de vie. Celui de Ben Dhiman a commencé loin des montagnes, mais il s’écrit désormais sur les plus beaux sentiers du monde, avec une 2ᵉ place à l’UTMB comme jalon mémorable.