Étienne Daguinos : le plus rapide de France sur 10K dévoile ses secrets (vous n’êtes pas prêts)

On connaît son sourire discret, ses foulées aériennes et son chrono stratosphérique : 27’04 sur 10 km. Étienne Daguinos est aujourd’hui recordman de France et d’Europe sur la distance, et il a déjà couru un semi-marathon en… 59’46. À seulement 23 ans, le Bordelais incarne une nouvelle génération de fondeurs français qui osent rêver grand. Très grand. Mais derrière les chronos, il y a une histoire faite de passion, de sacrifices, d’échecs et de résilience.

Bienvenue dans la tête de l’homme le plus rapide de France sur 10 km.

🎙️ Un épisode rendu possible grâce au soutien d’Asics et de TRC, à retrouver sur le podcast Dans la Tête d’un Coureur

De l’enfant hyperactif au jeune coureur discipliné

Petit, Étienne testait tous les sports : tennis, rugby, triathlon, basket, foot… Mais à chaque fois, un détail revenait : il courait plus vite que les autres. À 10 ans, il découvre l’athlétisme et c’est le coup de foudre. Trois ans plus tard, il abandonne tout le reste pour se consacrer uniquement à la course. Avec, en toile de fond, une promesse faite à sa grand-mère : « Quand j’étais au tennis, je lui avais dit que je l’emmènerais à Roland-Garros. Quand j’ai arrêté, je lui ai dit : Mamie, je t’emmènerai aux JO. »

À l’adolescence, ce choix s’affirme encore davantage. Tandis que ses camarades sortent en soirée, lui préfère la piste et les cross. Pas par contrainte, mais par goût : « Sortir, ce n’était pas mon truc. Je préférais aller voir les copains à l’athlé. »

Un sérieux qui aurait pu l’isoler, mais qui est toujours resté un équilibre grâce à un entourage solide. Ses amis sportifs, ses coachs présents depuis ses débuts, et sa copine – prête à sacrifier ses vacances pour l’accompagner dans ses stages – constituent le socle invisible de sa réussite.

L’échec qui a tout changé

2024 aurait pu être l’année des regrets : il échoue à se qualifier pour les Jeux de Paris. Mais ce revers devient un déclic. Quelques mois plus tard, il explose les chronos : moins d’une heure au semi-marathon de Valence et un record d’Europe sur 10 km à Lille. « Rater les Jeux m’a plus apporté que d’y être allé. Derrière, j’ai vécu la plus belle année de ma vie. »

Cette capacité à transformer la frustration en énergie positive dit tout de son mental. À Monaco, lors d’un 5000 m, il pense abandonner après 1500 m. Mais il tient, tour après tour, jusqu’à arracher les minima : « Je me suis dit encore un tour, encore un tour… et j’ai fini par y arriver. »

Crédit : Instagram e_dagui

Des coachs qui le façonnent

S’il garde la tête froide, c’est aussi parce qu’il s’appuie sur une relation unique avec ses coachs, qui le suivent depuis ses 13 ans. Avec eux, le dialogue est constant. On parle chiffres, lactates, mais surtout sensations et plaisir. « Mes coachs me connaissent par cœur. Ils savent quand je suis à bout, quand il faut adapter. Et ils m’ont toujours préservé. »

👉 Ils ont choisi de construire sa carrière pas à pas, en augmentant progressivement le volume d’entraînement. Pas de précipitation, pas de surenchère : une progression lente mais solide. Une philosophie qui pourrait bien l’amener très loin.

Le futur : marathon, trail et rêves olympiques

Étienne n’est pas pressé. Pour l’instant, il prend du plaisir sur 5000 m, 10 km et semi. Mais il regarde déjà vers l’avenir :

  • Le marathon, qu’il compte découvrir plus tard, avec l’ambition d’y être performant.

  • Le trail, « parce que j’adore la montagne » – une discipline qu’il se voit explorer en fin de carrière.

  • Et surtout, les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028, pour honorer sa promesse d’enfant faite à sa grand-mère.

« Ce qui compte, c’est le record de chacun »

Au-delà des chronos, Étienne garde une philosophie simple : « Que tu fasses 27 minutes ou 1h10 sur 10 km, ça reste ton record. Le but, c’est de se dépasser soi-même. »

C’est peut-être là que réside son plus grand secret : un mental solide, une passion intacte et la conviction que la course est une aventure universelle. Étienne Daguinos est recordman d’Europe, oui. Mais avant tout, il est un coureur qui rêve, s’entraîne, doute parfois, et surtout… avance.


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