20 ans d’IRONMAN à Nice : les histoires qui vous feront vibrer (et pleurer un peu aussi)

Nice, ses galets, sa Promenade des Anglais, et… son IRONMAN. Pour ses 20 ans, la mythique course niçoise a été le théâtre de deux récits bouleversants, portés par deux athlètes à l’énergie communicative : Alix Noblat, trailleuse reconvertie en triathlète, et Sandra Huon, passée en quelques mois du statut d’amatrice à celui de professionnelle.

Deux visions du triathlon, deux parcours de vie, et un même souffle d’inspiration.

“Je voulais cette médaille au fin fond de l’enfer"

Quand on demande à Alix si elle compte repartir pour un Ironman, la réponse fuse : « Évidemment que j’ai envie de ressigner ». Pourtant, son premier full Ironman à Nice n’a pas été une balade de santé. Venue du trail, amoureuse des longues distances, elle a découvert le triathlon il y a un an à peine. L’an dernier, elle s’essayait au format 70.3. Cette année, elle terminait un IRONMAN. Rien que ça.

Ce qui l’a attirée ? Le dépassement de soi, encore et toujours. « Chaque entraînement m’a fait peur. Je me disais : ‘Comment je vais faire ?’ », confie-t-elle. La logistique, les volumes d’entraînement, la natation en mer… tout l'effrayait. Et pourtant, elle est allée au bout. « Je suis allée chercher cette médaille au fin fond de l’enfer, de mon enfer personnel. »

Une natation entre panique et renaissance

Le plus impressionnant, peut-être, c’est la façon dont Alix a surmonté sa peur de l’eau, liée à un traumatisme personnel. « Ma petite sœur s’est suicidée il y a cinq ans. Depuis, j’ai deux grandes terreurs : le vide et l’eau », raconte-t-elle avec émotion. Sa participation à l’Ironman a donc été aussi un combat mental.

Grâce à un travail en préparation mentale, elle a réussi à transformer son angoisse en sérénité. « Je suis rentrée dans l’eau et j’ai appliqué tout ce qu’on avait vu en séance. Je me suis fait confiance. J’ai nagé en trois temps alors que je pensais nager en deux, tellement j’étais calme. »

Résultat ? Une natation bien au-delà de ses attentes, en 1h16. Et une leçon précieuse : « Le mental, ça se travaille. Et ça peut changer ta vie. »

Crédit : Triatlon XL

La promenade des miraculés

Mais l’épreuve ne s’arrête pas là. Sur la course à pied, Alix prend un mur. Pas de douleurs musculaires, mais « comme une voiture qui ne démarre plus, même si tu tournes la clé ». La chaleur est écrasante, son énergie s’évanouit. Alors elle marche. Et surtout, elle avance.

« Je me suis dit : continue d’avancer pour sortir des enfers. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai craqué, j’ai pleuré, j’ai souri. Les encouragements des gens, leurs regards, leurs mots… ça m’a portée. »

Et cette médaille, elle ne l’a pas simplement reçue. Elle est allée la chercher, à la force de l’âme.

Sandra Huon, de l’amateurisme au podium pro

À ses côtés dans cet épisode, une autre figure montante du triathlon français : Sandra Huon. En 2024, elle remportait le 70.3 de Nice en amateur. En 2025, elle monte sur le podium pro, deuxième, pour sa toute première course à ce niveau. Une ascension fulgurante, mais pas improvisée.

Sandra découvre le triathlon pendant ses études d’ingénieur. Rapidement, le virus la prend. Elle s’entoure, se structure, prend un coach. Et surtout, elle gagne. « Je ne savais même pas ce que ça impliquait d’être professionnelle. Mais j’avais envie de m’entraîner intensément. C’est ça qui me plaisait. »

Un mental à 3000 % (sans combi)

Pour sa première course pro, Sandra sait qu’elle n’aura pas la combinaison néoprène (interdite pour les pros au-dessus de 22°). Pas un problème, mais un moteur : « Je me suis dit : OK, je vais sortir de l’eau avec du retard, mais je vais envoyer du lourd à vélo et en course à pied. »

Et c’est ce qu’elle fait. À la T2, elle pointe en 4e position. Dix kilomètres plus tard, elle est 2e. Elle termine sur la Prom' en larmes, submergée par l’émotion. « C’est indescriptible. Tu imagines ce moment, tu en rêves. Et là, tu le vis. »

Nice, terrain de transformation

Ce que racontent Alix et Sandra, au fond, ce n’est pas une course. C’est un rite de passage. Un moment de bascule. L’une est allée au bout d’elle-même, l’autre a changé de dimension. « Je suis une carte Pokémon, j’ai gagné une étoile en mental », s’amuse Alix. Et Sandra, elle, pense déjà aux Mondiaux à Nice en 2026 ou 2028.

Alors non, l’Ironman de Nice, ce n’est pas qu’un événement. C’est une expérience. De celles qui transforment. Et dont on sort un peu plus vivant qu’en y entrant.



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