Les stages, essentiels pour performer ?

S’ils ont longtemps été considérés comme des bonus pour coureurs bien organisés, les stages d’entraînement sont devenus, en trail, de véritables piliers de la performance. En immersion avec la Team Trail New Balance à Chamonix, on comprend vite qu’un bon stage ne se résume pas à quelques sorties en montagne. C’est une brique stratégique dans la construction d’une saison — et parfois d’une carrière !

Un objectif clair : préparer, affûter, optimiser

À deux semaines du Marathon du Mont-Blanc, les athlètes de la Team New Balance sont en stage à Chamonix. Et ce n’est pas par hasard. Reconnaissance de parcours, affûtage, gestion du pic de forme : tout est calé pour que chacun arrive le jour J avec les meilleures armes.

Maëlle Beauvir, athlète émergente venue de la course d’orientation, y voit un moyen de se sécuriser : « J’aime bien savoir où je vais dormir, comment je vais m’alimenter, repérer les portions clés du parcours. Ce genre de préparation, ça change tout mentalement. »

Le stage permet de visualiser, de s’approprier le terrain, et d’anticiper les moments difficiles. Bref, d’arriver à la course avec des jambes... mais aussi une tête prête !

Crédit : Chaussure Trail

Des profils différents, un objectif commun

Ce qui frappe dans la dynamique de la team, c’est la cohabitation de profils très différents. Théo Détienne, par exemple, ne travaille avec aucun coach. Il construit seul ses blocs d’entraînement : « J’ai besoin de liberté. Je sais ce que je fais, je me forme, je teste, j’expérimente. Et le stage me permet aussi de confronter mes idées à celles des autres. »

De son côté, Maëlle suit un plan structuré avec son entraîneur. Mais elle apprécie les échanges au sein du groupe : « C’est hyper enrichissant de découvrir d’autres méthodes, d’autres outils, d’autres visions du trail. »

Le stage devient alors un lieu d’expérimentation collective, où la diversité fait émerger l’intelligence du groupe.

L’émulation, mais pas la rivalité

Quand on met quinze jeunes trailers dans un chalet, on pourrait craindre une ambiance de compétition permanente. Pourtant, c’est l’émulation bienveillante qui domine. « On se tire la bourre sur certaines séances, oui, mais on s’apporte aussi énormément. Un athlète va plus loin quand il est entouré », insiste Jean-Michel Faure-Vincent, team manager.

Les échanges informels autour d’un repas ou d’un moment de récup permettent de désamorcer la pression et de créer un esprit d’équipe. Et ce collectif, bien géré, devient un levier de progression individuelle.

Crédit : Verbier Tourism

Un outil au service d’un projet à long terme

Chez New Balance, on ne vise pas simplement un podium à court terme. L’approche est stratégique, pensée sur plusieurs années.« On ne prend pas les meilleurs mondiaux, on construit avec des jeunes. Et pour ça, les stages sont clés. On ajuste, on corrige, on planifie. »

👉 Le stage devient alors bien plus qu’une préparation physique : c’est un moment de synchronisation globale entre athlètes, staff, matériel, objectifs et état d’esprit.

Conclusion : bien plus qu’un entraînement collectif

Non, un stage de trail n’est pas une simple virée entre copains dans les Alpes. C’est une pièce maîtresse de la haute performance moderne. Un lieu d’échange, d’apprentissage, de recadrage parfois, mais aussi de projection vers un futur plus ambitieux.

Et à en croire Jean-Michel, ce n’est pas près de changer : « Quand un stage est bien construit, il peut faire gagner un athlète sur une course… mais surtout le faire grandir pour les trois saisons à venir. »



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Comment le Trail est devenu un phénomène mondial (des pionniers à l’ultra-performance)