Courtney Dauwalter revient sur son UTMB 2025 ! (Version anglais)

Il y a des courses qui dépassent le simple cadre sportif. L’UTMB 2025 en fait partie. Cette année encore, Chamonix a vibré au rythme d’une aventure hors normes : plus de 2 000 coureurs lancés sur 171 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé positif, une météo capricieuse, et, au bout du chemin, la ligne d’arrivée la plus mythique de l’ultra-trail. Parmi eux, Courtney Dauwalter, « la reine de l’ultra », double tenante du titre et figure incontournable de la discipline, faisait figure de grande favorite.

Connue pour son mental d’acier et ses victoires légendaires, elle semblait imbattable. Pourtant, contre toute attente, elle termine cette édition à la 10ᵉ place, déjouant tous les pronostics.

Vingt-quatre heures après avoir franchi l’arche de Chamonix, Courtney a accepté de revenir sans filtre sur son expérience au micro de Dans la Tête d’un Coureur. Entre récit lucide, gratitude pour son entourage et réflexion sur la souffrance inhérente à ce type d’épreuve, elle livre un témoignage rare et puissant, qui dépasse le monde du trail et inspire bien au-delà.

Une nuit d’orage façon quête de survie

Le départ, donné de nuit, a tout de suite imposé ses règles : pluie battante, vent violent et neige en altitude. « C’était comme un chapitre à part entière dans ma tête : grimper et descendre de nuit sous la pluie, le vent, la neige… Ça ressemblait vraiment à une quête de survie, une aventure dans l’aventure », confie Courtney.

Habituée aux caprices météorologiques des Rocheuses, elle sait composer avec les éléments, mais reconnaît ne pas rechercher ce type de conditions : elles imposent un effort supplémentaire, tant physique que mental, dès les premières heures de course.

Quand le corps dit stop, mais pas l’esprit

À l’aube, autour du 100ᵉ kilomètre, une autre bataille a commencé. « Mon cœur et mon esprit étaient encore totalement dans le combat, je n’ai jamais douté que je voulais continuer, mais mon corps ne suivait plus. »

Cette dichotomie illustre parfaitement ce qui fait la singularité des 100 miles : l’esprit avance alors que les jambes refusent d’obéir. Courtney raconte ces heures interminables où chaque pas devient une lutte : « Le temps passait lentement, mais il y a malgré tout une forme de joie dans ces instants. Pas celle de rire ou de sourire, mais celle de découvrir jusqu’où on peut aller, de mesurer ce qu’on est vraiment capable d’endurer. »

Crédit : Courtney Dauwalter

Une rivalité inspirante avec Ruth Croft

L’édition 2025 a aussi été marquée par la remontée spectaculaire de Ruth Croft. Lorsqu’elle a dépassé Courtney, l’Américaine n’a ressenti ni frustration ni découragement, mais une profonde admiration : « C’était l’un de mes plus beaux souvenirs de la course : la voir passer, si loin dans la course, avec une foulée encore si fraîche, une force incroyable, toujours souriante, calme et détendue. »

Pour maintenir sa motivation, Courtney s’est accrochée à un mantra simple, soufflé par son manager : « Tout peut arriver. » Car dans l’ultra-trail, les équilibres se renversent en un instant et rien n’est jamais acquis.

Crédit : Courtney Dauwalter

L’abandon ? Jamais une option

Malgré la douleur et la tentation toujours présente dans ce type d’épreuve, l’idée d’abandonner ne l’a pas effleurée : « L’idée d’abandonner ne m’a jamais traversé l’esprit. Continuer, c’était aussi une manière de rendre à tous ceux qui m’encourageaient – mon équipe, ma famille, mes amis – ce qu’ils donnaient pour moi. »

Dans son récit, on comprend à quel point le soutien de l’entourage – sur les ravitaillements, dans la foule, ou venu spécialement des États-Unis – constitue une force supplémentaire qui aide à repousser les limites.

La leçon de Chamonix

Que retient-elle de cette édition ? Courtney reste prudente : « Il me faudra un peu de sommeil et de recul pour vraiment digérer cette expérience. » Mais elle sait déjà que ces longues heures de lutte, à marcher dans les descentes faute de jambes, seront un capital précieux pour ses futures courses : « Tout ça me servira pour aller encore plus loin en moi-même la prochaine fois. »

L’UTMB 2025 de Courtney Dauwalter n’a pas été une victoire éclatante, ni une course fluide. Mais c’était une traversée complète des 100 miles : météo hostile, souffrance physique, rivalité inspirante et leçons intérieures. Plus qu’un résultat, c’est une expérience totale, fidèle à ce qui fait la légende de l’UTMB et le mythe de Courtney Dauwalter.



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